Arts&MétiersMag - N°442 - Février 2023 - 48

HISTOIRE & PATRIMOINE MÉMOIRE DE GADZARTS
UN
SIÈCLE DE
PRÉSENCE
DE LA
SOCE À
IÉNA
En 2025, la
Soce célébrera
le centenaire
de sa présence
avenue d'Iéna,
à Paris 16e
.
D'ici là, votre
magazine
rappellera
l'histoire de
l'hôtel ainsi que
ses riches
œuvres d'art,
pour la plupart
offertes par des
Gadzarts, qui
constituent
l'ornementation
de notre siège,
propriété de
tous. Avant la
visite guidée,
à retrouver
dans AMMag
au fil des
vingt prochains
mois, les trois
premiers
numéros de
2023 traiteront
succinctement
de la Soce
et de l'hôtel
avant 1925,
de l'installation
de la Soce
puis de
l'inauguration,
le 21 mars
1926, par le
président de
la République
Gaston
Doumergue
et, enfin, des
principales
transformations
et événements
de l'hôtel, au
cours du siècle.
1823-2025
La Soce
et l'hôtel d'Iéna
avant leur rencontre
Depuis des lustres, les Gadzarts vivent avenue d'Iéna, à Paris 16e
, ils vous y invitent !
Plus précisément depuis près de vingt «lustres» : c'est-à-dire cent ans. Si la Soce s'est installée
dans l'hôtel d'Iéna en 1925, l'ébauche de l'association d'anciens élèves naquit, elle, en 1823,
pendant que le bâtiment, lui, fut érigé entre 1890 et 1892. Histoire d'une rencontre.
S
La plaque du hall d'entrée de l'hôtel d'Iéna, Paris 16e
.
En 1846, Gabriel Delessert, préfet de police, accepta la
fondation de la Société des anciens élèves des Écoles d'arts
et métiers. Si les réunions préparatoires commencèrent
aussitôt, la fondation officielle eut lieu le 17 janvier 1847.
48 Arts&MétiersMAG
N° 442 / Février 2023
oce, naissance le 17 janvier 1847. La Société des
ingénieurs Arts et Métiers fut officiellement fondée
ce jour-là, alors que 7 000 Gadzarts avaient déjà
le statut d'anciens élèves (1)
. Mais en réalité, une
première tentative d'association d'Anciens avait
eu lieu en 1823, qui ne fonctionna que quelques semaines
avant d'être dissoute sur ordre du préfet de police, Guy
Delavau. La même année, en effet, le pouvoir ultraroyaliste
de la fin de la Restauration, hostile aux actions sociales et
libérales, avait écarté le duc de La Rochefoucauld-Liancourt.
Le concepteur, fondateur, promoteur et inspecteur général,
nommé par Louis XVI puis par Napoléon, perdit ses nombreuses
fonctions généreuses et bénévoles, notamment
l'inspection générale des Arts et Métiers, écoles et conservatoire
(2)
. Alors, des anciens de Compiègne, au caractère bien
trempé par les années passées à l'École et par l'épopée napoléonienne,
se regroupèrent pour affermir leur solidarité
et défendre la réputation de leur chère école, injustement
attaquée. Il s'agissait d'une bande de vétérans des remarquables
premières promos de Compiègne, de 1801 à 1803 :
Gabriel Claude, Charles Dauban, Pierre-Joseph Meifred,
Pierre Schreuder, Maxime Chevrillon et Pierre Saulnier (3)
.
LES STATUTS DU DUC CONSERVÉS
«Notre bon Duc» mourut en 1827. Ressurgit le préfet Delavau,
qui chargea à la baïonnette les élèves porteurs du cercueil
de leur protecteur (4)
. La volonté des anciens élèves de
créer une association n'en fut que renforcée, mais une nouvelle
tentative échoua en 1839. Les leaders de Compiègne,
les mêmes qu'en 1823, forts de leurs brillantes carrières,
menèrent une autre démarche en 1846. Cette fois, le nouveau
préfet de police l'agréa ! Il faut dire que ce dernier était
PHOTO C. MOITIÉ / AMM

Arts&MétiersMag - N°442 - Février 2023

Table des matières de la publication Arts&MétiersMag - N°442 - Février 2023