Arts&MétiersMag - N°442 - Février 2023 - 27

source de performance dans l'entreprise, une posture qui
individualise la relation pour trouver le bon équilibre entre
la rémunération, le sens et la diversité dans les missions.
DES QUALITÉS RECHERCHÉES
SUR LE MARCHÉ DE L'EMPLOI
Aujourd'hui, les qualités recherchées chez les manageurs en
général, notamment leurs «soft skills» (leur savoir-être),
ressemblent toujours plus aux qualités recherchées chez les
manageurs de transition : l'«agilité», la capacité à s'extraire
des jeux politiques, l'emploi de l'intelligence émotionnelle,
etc. L'organisation des entreprises étant en permanence en
transition, ce rapprochement permet de répondre à la flexibilité
des organisations par la flexibilité des aptitudes managériales.
Même si on a vu d'autres styles managériaux apparaître
depuis l'émergence du management «agile», ce dernier
reste privilégié dans les situations de transformation que
vivent la plupart des entreprises.
Plus globalement, en transition comme en recrutement,
entreprises et candidats peuvent s'inspirer de la formule
«E = mc2
» pour la projeter en «E = mc3
» : l'efficience «E»
du manageur dans sa mission sera le produit de sa motivation
«m», de ses compétences «c» («hard skills») et de ses capacités
«c» («soft skills»), plongées dans un contexte bien
particulier (le 3e
«c»). Bien que le manageur de transition
s'appuie particulièrement sur le levier managérial, il ne doit
pas négliger la transférabilité des compétences et son adaptation
à l'environnement de l'entreprise et au contexte.
Si le manageur de
transition a le devoir
d'apporter des
solutions rapides,
il doit aussi apporter
une sérénité globale
dans l'organisation en
devenant un véritable
manageur mentor.
CONJUGUER CRITÈRES ÉCONOMIQUE
ET ENVIRONNEMENTAL
Aujourd'hui, les manageurs de transition interviennent dans
des situations majoritairement liées au critère économique.
Demain, nous anticipons plus d'équilibre entre le social,
l'environnemental et l'économique, à l'image de la montée
en puissance du sens dans l'entreprise : labellisations RSE
(responsabilité sociétale des entreprises), trajectoire carbone,
raison d'être, entreprises à mission, etc. Pour réussir la
réindustrialisation responsable de nos territoires, les usines
deviennent des entités de plus en plus soucieuses de leur
impact systémique, c'est-à-dire de leur impact sociétal global,
qui se doit d'être équilibré entre trois piliers : économique,
humain et planète.
Ces trois critères sont intimement liés si nous voulons
atteindre une performance globale des industries, une résilience
plus importante face aux enjeux sociaux et climatiques.
Ils sont également des facteurs clés de l'attrait de l'entreprise,
notamment aux yeux des nouvelles générations. Un management
de transition qui mise de façon équilibrée sur ces
trois critères est l'avenir de la profession. Rassurer, transformer,
piloter, et cela de façon systémique... Le métier de
manager de transition vit bel et bien sa propre transition.
Grégoire Buffet (Bo. 191)
et Teddy Travert (Ch. 203)
(1)
Personnes qui exercent plusieurs travails simultanément, par choix ou par
nécessité économique. Cet anglicisme s'est formé en référence au signe «slash»
(«/»), la barre oblique qui sépare les différentes activités énumérées dans un CV.
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