Arts&MétiersMag - N°420 - Septembre 2020 - 38

Hommes&Réalisations

The Repair Academy refuse
l'obsolescence programmée
Étudiant entrepreneur, Alexandre Isaac
(Bo. 219) poursuit son action militante contre
le gaspillage planifié en organisant des formations pour la réparation de téléphones et
autres appareils électroniques.

Alexandre Isaac
(Bo. 219), fondateur
de The Repair
Academy.

PHOTO DR

Start-up

Session de formation dédiée à la réparation
de téléphones portables.

ne curiosité aiguë pour l'électronique
et un amour immodéré pour les travaux pratiques ont poussé Alexandre
Isaac à créer, adolescent, une microentreprise de réparation de téléphones portables. «J'ai découvert qu'ils étaient souvent en
panne à cause d'un défaut mineur, mais difficiles
à réparer par la volonté des fabricants, une politique insupportable qui encourage le gaspillage»,
déclare l'étudiant entrepreneur.
Des tutoriels en ligne
Frustré de ne pouvoir éviter seul la mise au rebut, chaque année, de dizaines
de milliers de téléphones, il a eu l'idée de lancer une formation destinée,
en premier lieu, aux réparateurs professionnels. Lui qui a passé des heures
à identifier les composants clés sur lesquels intervenir pour faire «revivre»
ces appareils, voit là un moyen de lutter contre l'obsolescence programmée.
Entré aux Arts et Métiers, il prend naturellement le statut d'étudiant

entrepreneur et crée dans la foulée The
Repair Academy (1) en septembre 2019.
Depuis, il a organisé une dizaine de sessions de formation accueillant en
moyenne une dizaine de participants.
Pendant le confinement, des internautes
ont suivi ses conseils et tutoriels sur sa
chaîne Youtube. «Plus de 450 personnes
s'y sont connectées simultanément», souligne Alexandre. Aidé par quatre personnes, qui assurent les cours, il peut aujourd'hui se concentrer sur la création de
nouveaux modules de formation consacrés à d'autres familles de produits :
électroménager, ordinateurs... Et envisage d'ajouter la mécanique à
l'électronique. Il aimerait que les fabricants de composants électroniques
publient les modes d'emploi pour faciliter les réparations.
Cet article, c'est aussi sa tribune : «Avant de jeter les produits électroniques,
pensez, chers alumni, à les collecter en vue de leur reconditionnement.
Ensemble, soulageons la planète !».
Djamel Khamès
http://www.therepairacademy.com

(1)

Taka bien recycler
Taka a conçu un compacteur-concasseur qui
réduit intelligemment le volume des déchets
sans impacter leur caractère recyclable.

Baptiste
Ivaldi-Brunel (à
g.), fondateur
de Taka, et
Benjamin Arné
(Bo. 218)
peaufinent leur
premier
prototype de
compacteurconcasseur.

38 - Arts&MétiersMag - Septembre 2020

PHOTO DR

e premier prototype de compacteurconcasseur de déchets va bientôt
sortir du garage de Baptiste IvaldiBrunel, créateur de la jeune pousse
Taka(1). Partageant les mêmes valeurs, Benjamin Arné et Gaspard Lézin, tous deux camarades de promo (Bo. 218), l'ont rejoint au
début de cette année.
«Le facteur de réduction du volume de déchets
d'un conteneur compacteur-concasseur, de 5
à 7 selon la nature du déchet, est légèrement
inférieur à celui d'un conteneur-broyeur. Mais
le broyat part à l'incinérateur alors que le déchet compacté peut être recyclé. Au final, le
résultat obtenu par le compacteur-concasseur
est bien plus respectueux de l'environnement», déclare Gaspard Lézin. Le compacteur-concasseur de Taka dispose de deux bacs,
de 30 litres chacun, pouvant stocker jusqu'à

200 litres de déchets non compactés. Le premier bac est réservé au verre, le second au
papier-carton, plastique et métaux.
Cibler l'hôtellerie-restauration
Benjamin et Gaspard suivront, au cours de
l'année scolaire 2020-2021, l'expertise Creda(2) d'Arts et Métiers. Le premier privilégiera
le marketing et la communication ; le second
la gestion et la stratégie. Le fondateur, quant
à lui, préfère concentrer ses efforts sur la technique et le design produit. Il aura besoin d'eux
pour parfaire le modèle économique de leur
première cible, l'hôtellerie-restauration.
«Aujourd'hui, une part des professionnels de
ce secteur payent le ramassage de leurs déchets
en fonction du volume. Nous leur proposons
de diminuer de plus ou moins 50 % cette dépense, rémunération de Taka comprise»,
conclut Gaspard Lézin.
D. K.
www.taka.world
Creda pour Création d'entreprise et développement
d'activité, cursus proposé aux étudiants de 3e année.
(1)
(2)

https://www.linkedin.com/in/alexandreisaac/ http://www.therepairacademy.com https://www.linkedin.com/in/benjaminarne/ http://www.taka.world

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