Arts&MétiersMag - N°416 - Mars 2020 - 35

ÉLECTROMÉNAGER

MATÉRIAUX

Traiter
les problèmes
à la racine

Le bois
dans les veines
Son grand-père et son père lui ont
transmis leur passion du bois.
Aujourd'hui, Thibault Chastagnier
(Cl. 206) poursuit sa carrière chez
Ducerf, spécialiste de la transformation du chêne, où il dirige le
pôle seconde transformation.

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Veronica Chapperon (Ai. 88) est
passée par les bureaux d'études
du secteur automobile avant de
rejoindre Seb, marque d'électroménager. Elle dirige aujourd'hui
une équipe chargée du respect de
la qualité des produits de cuisson
de la marque hors Europe.

Management et contrôle qualité
En 1997, à la demande de Peugeot, elle doit passer trois jours par
semaine à Sochaux. «C'était fatigant et assez pénible.» Fin 2000, elle
est chassée par Seb. «J'étais enceinte de mon premier enfant, mais cela
n'a pas posé de problème. J'ai suivi une carrière normale, aidée par mon
mari, un Gadzarts aussi, qui a arrêté de travailler un an et a changé de
métier pour s'occuper de nos deux enfants.» Elle travaille au bureau
d'études d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or) sur l'animation de gammes de
produits fabriqués sur le site et à l'étranger.
En 2007, elle intègre l'équipe qualité pour améliorer le suivi des produits
fabriqués en Chine. «La direction m'a laissé carte blanche, l'objectif
était de réduire le taux de retour.» Elle impulse la création de postes de
chef de projet qualité pour le suivi du produit de A à Z. Depuis 2016,
Veronica Chapperon est à la tête de l'équipe qualité-conception pour
l'ensemble des produits électriques de cuisson de la marque hors Union
européenne. «La partie principale de mon travail concerne le management et le contrôle du respect de nos standards de qualité. Je ne m'occupe pas de procédures ; la qualité, ce n'est pas cocher des cases. Face
à un souci de qualité, il faut trouver la raison en équipe. C'est cela que
j'aime dans mon métier : résoudre un problème non pas en traitant les
symptômes mais en cherchant la vraie cause à la racine.»
P. D.

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'événement fondateur de
sa vie professionnelle,
confie-t‑elle, «c'est lorsqu'un professeur m'a
convaincue de faire une prépa en
France. C'était un Gadzarts».
VERONICA CHAPPERON
(AI. 88), directrice de la qualité
Veronica Chapperon est Mexicaine.
et la conception des produits
À l'époque élève au lycée français de
électriques de cuisson de Seb
Mexico, elle veut être ingénieure et
hors Europe.
obtient une bourse pour étudier en
France. Elle décide d'y rester. «La vie ici me plaisait et décrocher un
poste d'ingénieur était plus facile ici pour une femme qu'au Mexique.»
Maîtrisant trois langues, elle est embauchée comme chef de projet au
bureau d'études par l'équipementier automobile Nacam de Vendôme
(Loir-et-Cher). Elle prend en compte la qualité, gérée par chaque
service. «J'étais souvent la seule femme en réunion. Lorsque j'arrivais,
ces messieurs s'attendaient à ce que... je serve le café !»

ne fois bachelier, Thibault
Chastagnier s'oriente
vers un DUT de génie
mécanique et productique : «Je ne me sentais pas de
partir pour une prépa, ne pas voir le
jour pendant des mois, tout en
THIBAULT CHASTAGNIER
poursuivant ma pratique du saut
(CL. 206), directeur du pôle
d'obstacles en compétition, avoueseconde transformation de
t‑il. Et je savais qu'avec de bons
Ducerf.
résultats au DUT, je pourrai intégrer une école d'ingénieurs.» Le voilà à Cluny avec déjà la volonté de
travailler plus tard dans l'industrie du bois. «Mon grand-père fabriquait
des menuiseries de manière industrielle, mon père des maisons à
ossature en bois. Ils m'avaient transmis leur passion du bois.»
Père d'un procédé isolant novateur
Diplôme en poche, Thibault suit un master construction et habitat
durable à l'École spéciale des travaux publics du bâtiment et de l'industrie. Dans le cadre sa mission professionnelle, il découvre la valorisation
du chêne de qualité secondaire et rencontre un responsable du groupe
Ducerf, PME familiale de 180 personnes implantée à Vendenesse-lèsCharolles (Saône-et-Loire). Il entre dans l'entreprise en 2010 comme
chef de projet, notamment pour développer la gamme de bois thermo-traitée. «J'ai senti l'émergence du marché de l'isolation et j'ai mis
au point un procédé pour isoler des bâtiments depuis l'extérieur à l'aide
de panneaux préfabriqués sur mesure.» En 2014, il crée en association
avec le groupe Ducerf la société I-Tech-Bois et y consacre la moitié de
son temps. Le procédé est novateur et permet d'isoler rapidement et
efficacement, et sans nuisances pour les résidents. I-Tech-Bois réalise
quelques chantiers avec succès.
Confronté à un changement de génération à sa direction, le groupe
Ducerf appelle Thibault Chastagnier à la rescousse. En effet, le responsable de la gestion de la seconde transformation s'en va et le Gadzarts
est appelé pour diriger ce pôle, qui fabrique des panneaux et carrelets
lamellé-collé et engrange la moitié du chiffre d'affaires à l'exportation.
I-Tech-Bois est dès lors mis un peu en sommeil. «La technologie était
certainement un peu trop en avance sur le marché. Aujourd'hui, les
choses évoluent et le marché devient mature.»
«Il y a beaucoup à faire dans la filière bois pour de jeunes ingénieurs,
conclut-il. En ce moment, j'ai des thésards qui travaillent sur le classement de la qualité des bois à l'aide de technologies laser et rayons X. Il
P. D.
y a beaucoup de procédés à développer.»
Mars 2020 - Arts&MétiersMag - 35

https://www.linkedin.com/in/thibault-chastagnier-07a29250/ https://www.linkedin.com/in/v%C3%A9ronica-chapperon-58863122/

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