Arts&MétiersMag - N°412 - Octobre 2019 - 9

PHOTO R. MATHIEU / AMM

Le mot du président

Jean-Marie Vigroux (Bo. 74)

Formation et évolutions

otre monde change de plus en plus rapidement. C'est une
évidence. Nous avons besoin d'une formation initiale solide
et de formation tout au long de la vie professionnelle,
seconde évidence. Pourtant, si nous attachons de l'importance à la première, quelle attention portons-nous à la seconde ?
Les grands groupes forment leurs salariés de façon continue. Au-delà
de l'obligation légale, ces actions permettent aux collaborateurs d'être
meilleurs dans leur métier, d'augmenter de ce fait la compétitivité de
l'entreprise et d'utiliser intelligemment les fonds qui y sont consacrés
en visant un retour sur investissement bénéfique pour tous.

Un besoin essentiel

Qu'en est-il dans les ETI (1) et PME (2) ? Si leur taille plus petite leur confère
une plus grande souplesse, elle rend plus difficile le travail de prospective
permettant d'anticiper les grandes mutations. Les donneurs d'ordre
peuvent aider, mais leur avis est à analyser à la lumière de leurs propres
besoins. Qu'en est-il des individus ? Les études prédisent aux ingénieurs
fraîchement diplômés des parcours professionnels plus longs et un plus
grand nombre d'employeurs - dix à quinze en moyenne. Ils devraient
donc penser à leur employabilité dès la fin de leurs études initiales, voire
avant. L'École joue son rôle grâce à l'APE (3) que nous soutenons avec les
compétences de nos sociétaires et les finances de la Fondation. Que se
passe-t‑il une fois dans la vie active ? Combien de gadzarts s'épanouiront
pendant cinquante ans dans une fonction exclusivement centrée sur
l'expertise technique ? Combien auront à élargir leur champ de compétences pour accéder à de nouvelles responsabilités ?
Il est impératif que notre Soce propose des services qui inciteront nos
camarades à enrichir leurs connaissances. Management, ressources
humaines, commerce, finance ou droit, le tout en s'ouvrant toujours
plus aux cultures internationales, sont autant de disciplines complémentaires de notre formation, utiles au gadzarts pour mieux maîtriser
son employabilité, donc sa compétitivité et, in fine, son parcours
professionnel. Le développement personnel des salariés est déjà très
bien pris en charge par le pôle carrières placé sous la responsabilité de
Jean-Yves Colombel (An. 74, lire aussi son interview p. 64 de ce numéro).
Avec le Rexam pour les experts indépendants et le Clenam pour la
création ou la reprise d'entreprise, nous couvrons l'ensemble des

situations dans leur dimension humaine. Une approche complémentaire, visant l'excellence et la performance dans des secteurs économiques
précis, mérite d'y être adjointe. Nous allons nous y consacrer.

Une réforme majeure

La formation professionnelle est sous le coup d'une réforme majeure
dans notre pays. Refonte et fusion des organismes concernés, réallocation des missions, redistribution des financements, tout est remis à plat.
Le circuit de collecte de la taxe d'apprentissage en est significativement
modifié. Les finances peuvent, pour une partie, être directement affectées
à l'établissement d'enseignement choisi par l'entreprise. Pour les Arts
& Métiers, ces fonds sont essentiels. Ils permettent d'une part de développer les enseignements les plus demandés par l'industrie. D'autre
part, ils contribuent au financement de l'établissement.
Notre association et ses membres ont un rôle particulier à jouer dans
cette collecte. En faisant connaître la diversité de nos filières et formations, nous contribuons à rapprocher les demandes spécifiques d'une
entreprise ou d'un secteur économique de l'offre des diplômés de l'École.
C'est aussi l'occasion de mettre en valeur les singularités de l'établissement : ses plateformes industrielles bien réelles (plus chères que les
virtuelles, mais qui forment des ingénieurs différents), son ancrage
territorial qui bénéficie non seulement aux régions où ses campus sont
implantés, mais aussi aux autres grâce à des programmes comme Tech
to PME ou aux transferts technologiques de la filiale AM Valor.
En lien avec l'École qui a adapté son dispositif de collecte, les comités
d'action régionale pour l'École, les Caré, coordonneront nos actions
et les équipes des groupes territoriaux seront particulièrement sollicitées
pour faire de cette année de changement une année d'engagement des
alumni aux côtés de l'École. Davantage d'informations vous seront
données avant la fin de l'année. Chacun doit se sentir concerné.
Soyons fiers d'être gadzarts !
Une entreprise de taille intermédiaire a entre 250 et 4999 salariés, et un chiffre
d'affaires inférieur à 1,5 milliard d'euros ou un total de bilan inférieur à 2 milliards.
(2)
Une petite ou moyenne entreprise a moins de 250 salariés et un chiffre d'affaires
inférieur à 50 millions d'euros ou un total de bilan inférieur à 43 millions.
(3)
Accompagnement professionnel des étudiants ; lire aussi sur
https://artsetmetiers.fr, rubrique «Actualités» du 20 mars 2019 :
«Accompagnement professionnel des étudiants : la force de l'engagement».
(1)

Octobre 2019 - Arts&MétiersMag - 9

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Arts&MétiersMag - N°412 - Octobre 2019

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