Arts&MétiersMag - N°412 - Octobre 2019 - 55

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1. Après la mise au point du dessin d'un lustre, un
sculpteur ornemaniste a préparé les modèles de bois
qui serviront pour le tirage des pièces en fonderie.
2 et 3. Cette pièce délicate est soigneusement polie
avant d'être remontée sur une burette en cristal.
4. Opération de traitement thermique de «recuit»
pour le repoussage d'une coupe.

Le labo d'électrolyse.

La dorure
par électrolyse

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ze et du laiton
par différents services, précise le jeune sexagénaire, et j'ai dirigé des
filiales d'emboutissage ou de design.» Le groupe Heuliez produisait
notamment les BX, CX, XM et Xantia Break de Citroën.
Alors que s'éteint le XXe siècle, Jean-Marc Vives est la proie de questions :
«J'avais envie de plus d'autonomie, alors j'ai pensé à la reprise d'en-
treprise.» À 40 ans, il part marcher pendant un mois, au printemps 2000,
sur un des chemins qui mènent à Saint-Jacques-de-Compostelle. Au
retour, il repère Chevillard, qui est en vente. «La religion est importante
dans ma vie. J'ai rencontré les cédants le 25 juillet, le jour de la
-Saint-Jacques ! Comme un signe que me donnait l'univers.» Mais les
propriétaires ne sont pas prêts : Chevillard fut leur toute première
société, ils ne se font pas à l'idée de s'en séparer. «Plus le temps passait,
plus le prix augmentait !»
Alors, changement de cap, vers la région parisienne : intéressé par son
expertise en automobile, Segula Technologies, groupe d'ingénierie au
service de grands industriels de divers secteurs dans 28 pays, l'embauche
à la direction générale.

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Un savoir-faire qui se fait rare
À l'été 2004, coup de théâtre : enfin décidés, les propriétaires de
Chevillard recontactent Jean-Marc Vives. En deux mois, celui-ci quitte
son emploi, déménage dans le Val de Loire et prend la direction de
cette société le 1er octobre. «Depuis, je vis au rythme d'une TPE : je ne
compte plus mes heures. L'avantage, c'est que je ne me vois pas vieillir !
plaisante le gadzarts. Avec mon adjoint, un
ingénieur, nous avons augmenté la productivité,
notamment en recourant à la sous-traitance
industrielle pour les pièces invisibles.»
Avec sa petite quinzaine de salariés, il a la sensation de participer à l'entretien ou à la fabrication
d'objets immémoriaux - seule une vingtaine
d'autres artisans a gardé ce savoir-faire en

L'objet est préparé par un traitement de surface.
Les endroits où l'or ne doit pas se déposer sont
recouverts d'un vernis protecteur. On le plonge
ensuite dans une cuve remplie notamment de sels
métalliques en solution dans l'eau. L'objet est relié
au pôle négatif. Lorsque les électrodes sont
branchées, le courant basse tension provoque la
dissociation des molécules de sels métalliques. L'or
se cristallise petit à petit sur les pièces immergées
faisant contact à la cathode. Compte tenu de son
coût, on contrôle précisément le poids du précieux
métal appliqué : le dépôt est proportionnel à la
quantité de courant traversant la pièce. Plus la
durée d'immersion est longue ou l'intensité élevée,
plus l'épaisseur d'or est importante. Enfin, on
redonne sa brillance et son éclat à la pièce. 

France. En histoire de l'art, Jean-Marc est autodidacte. «J'ai grappillé
des infos de-ci de-là, auprès de professionnels et sur internet. Quand
on voit arriver un lustre ancien, cassé ou qui n'a pas été nettoyé depuis
Louis XIV, c'est comme ouvrir un paquet-cadeau : on redécouvre des
techniques oubliées.»
Au-delà des communautés catholiques, qui sont les clients de
Chevillard ? De grandes cristalleries, des boutiques de luxe via le Réseau
du Bellay (1), des menuisiers, des sculpteurs ornemanistes, de riches
propriétaires... Des prescripteurs contactent Jean-Marc Vives pour
qu'il mette sa créativité technique au service de l'imagination débridée
d'architectes d'intérieur ou de designers. D'autres fois, il répond à des
appels d'offres. «Nous avons par exemple réalisé les luminaires des
boutiques d'une enseigne de luxe dans le monde entier. Ou travaillé
sur le mobilier sur mesure qu'une personne a commandé pour sa
propriété en Suisse, avec poignées en bronze ciselé doré à l'or fin. Ou
réalisé des lustres en bronze doré pour le Conseil d'État au Palais-Royal,
à Paris.» Ou conçu des réflecteurs d'éclairage de tableaux qui, sous une
apparence séculaire, recèlent des leds flambant neufs, et reproduit des
poignées de porte pour l'hôtel d'Iéna. Jean-Marc Vives s'intéresse à
beaucoup de choses, au-delà de sa profession : «Si je me sclérose et que
je reste bloqué au XVIIIe siècle, j'aurai déjà un pied dans la tombe !» 
Claudine Moitié
 Réseau d'entreprises de la région d'Angers qui travaillent au service du luxe.

(1)

Plus d'informations

Chevillard, 5, rue René-Descartes, quartier
de La Croix-Cadeau, à Avrillé (Maine-etLoire) ; https://www.chevillard-sa.fr ;
02 41 18 09 60 ou 06 23 66 13 51.
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https://www.chevillard-sa.fr
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