Arts&MétiersMag - N°412 - Octobre 2019 - 24

Dossier

 Les batteries / Innovation

DR NOVARES

Novares allège
le véhicule
électrique
L'équipementier automobile Novares souhaite remplacer le métal par du plastique sur certaines pièces des
moteurs électriques, au niveau
des renforts latéraux des bacs
de batteries et même dans le
corps des échangeurs thermiques.

Sur ce module de
refroidissement
destiné à être intégré
au bac de batteries,
les renforts latéraux sont
en plastique en lieu
et place du métal.

L

DR NOVARES

es contraintes de poids n'ont
-jamais été aussi fortes dans l'automo-
bile, que ce soit pour réduire les émissions
de CO2 des véhicules thermiques ou pour augmen-
ter l'autonomie des voitures électriques, pénalisées par la masse
imposante de leurs accumulateurs. Après avoir lon-guement planché
sur le sujet, l'équipementier Novares (1) promet aujourd'hui un gain
de plusieurs kilogrammes en remplaçant le métal par du plastique
sur certaines pièces des moteurs électriques et autour des batteries.
«Dans les moteurs électriques, la substitution que nous proposons se
situe à plusieurs endroits, notamment au niveau des rotors, en
employant différents types de plastiques», précise Pierre Boulet (Ai. 78),
directeur général du groupe. Novares milite par ailleurs pour l'uti-
lisation de différents grades de plastique, dont des plastiques haute
performance, en lieu et place du métal pour les renforts latéraux ou des
modules de refroidissement intégrés aux bacs de batteries. Le gain de
poids serait en l'occurrence de 15 % à 25 %, dans le respect des exigences

24 - Arts&MétiersMag - Octobre 2019

Pierre Boulet (Ai. 78),
directeur général de
Novares. L'équipementier
envisage de faire appel
à du plastique pour
la réalisation des
échangeurs thermiques :
l'intérêt sera technique,
en particulier pour les
motorisations hybrides.

de résistance mécanique et de capacité d'absorption des chocs. Mais
c'est sans doute sur le refroidissement que l'équipementier chamboule
le plus les idées établies, puisqu'il envisage de faire appel à du plas-
tique pour la réalisation des échangeurs thermiques.
Un atout technique pour les motorisations hybrides
Pierre Boulet prévient toutefois que l'intérêt de l'opération ne
sera pas économique pour le constructeur automobile, mais bel
et bien technique, en particulier pour les motorisations hybrides :
«L'espace disponible dans le compartiment moteur s'avère très juste
pour loger un échangeur parallélépipédique de conception tradi-
tionnelle en aluminium. Avec du plastique, en revanche, il est possible
de donner à cet échangeur la forme qui conviendra le mieux compte
tenu de l'emplacement retenu, et ainsi d'aboutir à une évacuation
optimale de la chaleur extraite non seulement des batteries mais aussi
du bloc thermique.» S'agissant des véhicules hybrides, il est en effet
nécessaire de prévoir (au moins) deux circuits de refroidissement par
circulation de liquide. Pour la partie électrique, Novares préconise
l'utilisation de vannes pilotées afin de réguler plus finement la tempé-
rature à l'intérieur du bac de batteries - ces dernières étant très sensibles
sur ce plan - qu'en «tout ou rien».
Développé en partenariat avec la division matériaux de Daikin, ce
nouvel échangeur breveté met en œuvre un plastique spécialement
formulé (sur lequel l'équipementier ne fournit aucune caractéristique)
afin de diminuer autant que possible la résistivité (2) thermique. «Elle
est un peu inférieure à celle de l'aluminium, mais nous avons en contre-
partie augmenté la surface interne, détaille Pierre Boulet. Au final, les
capacités d'échange thermique et le volume sont similaires, mais avec
une liberté inédite en termes de forme.»
En pourparlers actuellement avec des fabricants de batteries mais aussi
des constructeurs (notamment Toyota, Peugeot et Renault), Novares
pourrait lancer la production de cet échangeur en 2023 ou en 2024.
J.-Ch. G.
 Le groupe Novares est né en 2017 de la fusion entre l'équipementier automobile
français Mecaplast et l'américain Key Plastics.
(2)
 La résistivité d'un matériau représente sa capacité à s'opposer à la circulation du
courant électrique. Cette mesure est symbolisée par la lettre grecque rho (ρ).
(1)
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