Repères - n°29 / Avril 2016 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - (Page 6)

2 L'état de l'environnement cinq ans après Fukushima Environnement. Où se trouvent aujourd'hui les éléments radioactifs libérés par la catastrophe de Fukushima ? Leur présence dans l'environnement proche affecte-t-elle le monde vivant ? Des programmes de recherche internationaux, auxquels participe l'IRSN, tentent de répondre à ces questions. L e 11 mars 2011, un tsunami dévaste la centrale de FukushimaDaiichi, au Japon. De grandes quantités de radionucléides sont émises dans l'atmosphère, entraînant un panache puis des dépôts sur l'océan, les forêts, les cours d'eau... Cinq ans après, la centrale accidentée fuit encore par intermittence vers l'océan, et les radionucléides du panache initial sont toujours présents dans l'environnement. Ces derniers circulent entre atmosphère, sol, productions agricoles, forêts, rivières et océan : leurs effets sur la flore et la faune se font encore sentir (voir infographie ci-contre). Dans les milieux aquatiques Une bonne partie des radioéléments émis dans l'atmosphère en 2011 est retombée sur l'océan. Ce dernier a été contaminé par des rejets directs depuis la centrale. Il le reste, de façon marginale, par les fleuves côtiers. Les 6 I Repères N°29 I Avril 2016 radionucléides - césiums 134 et 137 en majorité aujourd'hui - se sont déposés sur les milieux terrestres : villes, rizières, forêts... L'eau peut les entraîner vers les rivières et l'océan. Les processus de ruissellement/érosion, et les actions de l'homme pour nettoyer les milieux de vie ont été particulièrement efficaces dans les villes, villages et rizières. Ceci explique la diminution des débits de dose plus rapide que celle due à la seule décroissance physique de la radioactivité. Dès 2011, une équipe française s'est intéressée à ce transfert de particules contaminées dans les cours d'eau situés dans le panache principal de pollution, avec le programme franco-japonais Tofu1. Cette étude se poursuit aujourd'hui dans le cadre du projet coordonné par l'IRSN : Amorad2. "Il faut tenir compte du climat local, souligne Philippe Renaud, expert en radioprotection à l'Institut. Une partie importante des déversements en mer se fait lors de la saison des typhons, avec des pluies diluviennes et des rivières en crue." Les niveaux de contamination sont plus forts dans les estuaires. Au-delà de 30 km au large de la centrale, la contamination de l'eau du Pacifique nord est très faible. Elle est du même ordre de grandeur que durant les années 1960, période des essais atmosphériques d'armes nucléaires. Dans les forêts Sur les terres, les dépôts les plus importants en 2011 ont concerné une région montagneuse couverte à plus de 80 % de forêt. Dans les plantations de conifères, tous les dépôts ne sont pas retombés sur les sols. Une grande partie a été interceptée par la canopée, c'est-à-dire les aiguilles des arbres. Aujourd'hui, l'activité encore présente dans les aiguilles a fortement diminué. Fin 2013, elle ne représentait plus que 4 % de la quantité déposée lors de l'accident dans une parcelle de cèdres de la commune de Kawamata. L'essentiel du césium se trouve désormais dans la litière et les premiers centimètres du sol. C'est dans les forêts que la radioactivité ambiante à proximité du sol a le moins diminué. Cela a été observé par des études japonaises ou analysé par l'étude Edofu3. Jean-Marc Bonzom/IRSN 1 Guillaume Bression/Fabien Recoquillé/IRSN FAITS & PERSPECTIVES

Table des matières de la publication Repères - n°29 / Avril 2016 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

Couverture
Kiosque
Sommaire & Édito
TEMPS FORTS
Une dosimétrie personnalisée pour l’alphathérapie
Comparer les modèles de simulation du comportement du corium
FAITS & PERSPECTIVES L’état de l’environnement cinq ans après Fukushima
INTÉRÊT PUBLIC Associer le public à la gestion du risque des produits contaminés
DOSSIER Radioactivité Tous exposés différemment
EN PRATIQUE Que fait le correspondant Siseri de l’employeur ?
EN DÉBAT Mieux informer le public grâce aux sciences sociales
STRATÉGIE La réforme de la GBPC, pour des dépenses publiques mieux gérées

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