Repères - n°27 / Décembre 2015 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - (Page 6)

2 Minéraux radioactifs, des collections à sécuriser Risques radiologiques. Les collections de minéraux sont parfois aussi magnifiques... que radioactives ! L'IRSN et d'autres acteurs publics aident collectionneurs privés et musées. Ils évaluent les risques potentiels et proposent une réponse adaptée à chaque situation. "N ous avons identifié, rassemblé et conditionné environ 5 000 échantillons radioactifs avec l'Institut - soit 2,8 tonnes de matériel - parmi les 130 000 échantillons disséminés dans dix réserves et plusieurs salles d'exposition du musée", indique Caroline Noyes, gestionnaire des collections de géologie au Muséum national d'histoire naturelle de Paris (MNHN). Des spécialistes en radioprotection de l'IRSN interviennent chez des collectionneurs ou dans les musées, qui peuvent exposer de grandes collections de minéraux. Ils examinent les risques radiologiques puis suggèrent des solutions. "Nous devions faire réaliser des travaux dans la galerie de géologie-minéralogie, relate Caroline Noyes. Pour s'assurer de la radioprotection d'une vingtaine de personnels MNHN et extérieurs, nous avons fait appel à l'IRSN." Durant le chantier, les minéraux les plus radioactifs ont 6 I Repères N°27 I Décembre 2015 été entreposés à l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Avant de revenir au musée, dans une réserve dédiée aménagée selon les recommandations de l'IRSN : localisation, ventilation mécanique, revêtement, aménagement intérieur... "Un suivi dosimétrique passif et actif a été mis en place, en plus d'équipements de protection individuels tels que tabliers et visières plombés, masques et gants", précise Caroline Noyes. De nombreuses roches renferment de l'uranium Les collections minéralogiques de particuliers peuvent-elles aussi contenir des minéraux radioactifs ? Oui, car de nombreuses roches renferment naturellement de l'uranium ou du thorium, en quantité et concentration variables. Celles ornées de cristallisations jaunes ou vertes, comme l'autunite (voir photo ci-dessus), la torbernite ou l'uranophane, se recon- naissent aisément. Mais d'autres sont plus ternes, comme la pechblende, l'uraninite ou la monazite (voir photo ci-contre). Quels sont les risques pour les personnes concernées ? "La désintégration des radionucléides présents dans ces pierres augmente le niveau de radioactivité naturelle ambiante, notamment de radon, explique Clément Rapicault, spécialiste en radioprotection à l'IRSN. La manipulation des roches les plus friables peut également engendrer un risque d'exposition interne en cas d'inhalation ou d'ingestion de poussières." En France et en Europe, la détention de minéraux radioactifs n'est soumise à aucune obligation de déclaration, ni pour les particuliers, ni pour les musées. "Il est raisonnable d'estimer l'exposition aux rayonnements du public et des personnels non classés1 et, si nécessaire, de la limiter. La réglementation ne fixe pas de valeur limite pour l'activité volumique moyenne du radon dans l'habitat privé ou les musées. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise une valeur de référence de 300 Bq/m3." Et il existe une circulaire2 qui fixe des niveaux d'action de 400 et 1 000 Bq/m3 pour certains types d'établissements ouverts au public. MNHN/Galerie de minéralogie/D. Bayle 1 GLM/SIAR/IRSN FAITS & PERSPECTIVES

Table des matières de la publication Repères - n°27 / Décembre 2015 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

Couverture
Kiosque
Sommaire & Edito
TEMPS FORTS
Armes chimiques : aider les industriels à remplir leurs obligations réglementaires
Uniformiser les bonnes pratiques dans le monde en matière de gestion des déchets
FAITS & PERSPECTIVES Minéraux radioactifs, des collections à sécuriser
INTÉRÊT PUBLIC Correspondants CLI, à l’écoute des questions du public
DOSSIER INSPECTIONS Vérifier la sûreté des réacteurs sur le terrain
EN PRATIQUE S’inscrire et payer en ligne pour l’épreuve du Camari
EN DÉBAT Faibles doses : que révèle l’épidémiologie ?
STRATÉGIE La stratégie scientifique pour les dix ans à venir

Repères - n°27 / Décembre 2015 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

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