Saône-et-Loire 71 - N°8 - Printemps 2017 - 29

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RENCONTRE
PORTRAIT D'AMANDINE DAUPHIN
LA SOIF PERMANENTE DE SERVIR LES AUTRES

Son plus beau souvenir:

Un accouchement à domicile de nuit et être
présentée par la maman à son fils, cinq ans après,
comme la dame qui l'avait fait venir au monde.

S

polyvalence, les missions tellement différentes
m'ont comblée au fur et à mesure de mon
engagement. On ne sait jamais de quoi sera
faite notre journée, il faut faire ses preuves, aimer
l'esprit d'équipe, faire preuve d'altruisme et tout
cela me correspond réellement.

Vous êtes originaire de Dijon, comment
êtes-vous entrée chez les sapeurs-pompiers
d'Epinac ?
J'ai en effet grandi à Dijon mais j'ai suivi ma mère
à Epinac ensuite. J'ai donc passé mes années
lycée à Autun avant de retourner à Dijon pour ma
licence de psychologie. A l'issue, j'ai décidé de
passer le CAP Petite enfance qui m'a ramenée à
Epinac, où j'ai d'abord été Atsem avant de signer
un autre contrat d'assistante d'éducation. En
parallèle, mon envie d'être au service des autres
se confirmant, je me suis rendue au centre de
secours du village. C'était en avril 2005. Aucun
de mes proches n'était pompier mais j'ai toujours
considéré que s'engager était un acte citoyen.
J'ai été recrutée et je suis immédiatement
tombée amoureuse de ce métier-passion. La

Quand on est une femme, comment
concilier vie personnelle et vie de pompier ?
Cela ne fait aucune différence, nous sommes
tous égaux dans la mission. Je n'ai pas
d'enfant mais j'ai une vie personnelle quand
même ! Cela a été un peu compliqué au
début car devoir interrompre les fêtes de
famille pour partir en intervention créait
de la déception. Mais mes proches ont vite
compris mon investissement, tant sur le
plan opérationnel qu'associatif. D'abord dans
l'Amicale d'Epinac, qui m'a permis d'impulser
trois ans plus tard la création d'une section de
jeunes sapeurs-pompiers, puis pour l'Union
départementale où je suis formateur grand
public pour les personnes du civil, et au SDIS
71 où je suis formateur « secours à personne »
pour les nouvelles recrues. En parallèle, je me
suis lancée dans des études d'aide-soignante
grâce auxquelles j'ai pu intégrer le centre
hospitalier d'Autun, idéal pour continuer
mon engagement de pompier ! Cela m'a

ans antécédent familial pour lui
ouvrir la voie, Amandine Dauphin
a pourtant fait le choix très vite de
devenir sapeur-pompier volontaire au
centre d'intervention et de secours d'Epinac.
Guidée par son seul instinct d'aider les autres,
le sergent de 35 ans a depuis largement fait
sa place dans cette grande famille, au point
même d'impulser nombreux projets, avec
la même énergie et le même engagement
qu'au premier jour !

©DR

Le 8 mars dernier, à l'occasion de la Journée internationale de
la femme, le Président André Accary avait reçu, dans l'hémicycle
du Conseil départemental à Mâcon, les femmes pompiers
professionnelles et volontaires du département de Sâone-et-Loire.
permis d'envisager d'autres actions comme
l'animation de la commission jeunesse à
l'Union départementale, pour les actifs, que
je pilote depuis 2015.
Une section de JSP, un poste de formateur,
membre du conseil d'administration de
l'Union départementale et de la nouvelle
commission jeunesse, de vraies évolutions
au niveau professionnel, vous êtes comblée
aujourd'hui ?
Je le suis mais je veux encore voir plus loin !
Avec la commission, nous avons donc décidé de
mener des projets à l'international. Aujourd'hui,
nous travaillons sur une aide aux pompiers du
Kosovo. D'ailleurs nous allons sur place en juillet
pour faire le point sur leurs besoins en matériels
avec l'objectif de les livrer en 2018. Je ne
néglige pas pour autant mes premières amours
puisque j'ai accepté la présidence de l'Amicale
d'Epinac il y a tout juste deux mois. Au niveau
personnel, j'envisage maintenant de faire l'école
d'infirmière, toujours dans le but de pouvoir
donner plus pour ma passion, sans prendre la
grosse tête car la première des qualités que vous
enseigne le métier de sapeur-pompier, c'est
l'humilité !

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