àParis - n°36 - Automne 2010 - (Page 32)

tribunes les grouPes du conseil de Paris ses des écoles doit être préservée, l’égalité des Parisiens devant ce service public municipal se devait donc d’être rétablie. Pour nous, il est en effet anormal que les familles parisiennes qui ont les mêmes revenus acquittent des tarifs différents et parfois même très différents suivant l’arrondissement dans lequel elles vivent. Après la réforme proposée par Bertrand Delanoë et votée par l’ensemble de la majorité municipale au Conseil de Paris de mai dernier, le coût minimal passe à 0,13 euro et ce sont au total 65 % des familles qui voient le coût de la cantine baisser. Quant au prix maximum, il est désormais fixé à 5 euros pour les familles les plus aisées, soit moins que le prix de revient du repas ! Cette nouvelle tarification plus juste, qui figurait dans notre contrat de mandature, vise évidemment à voir augmenter le nombre d’enfants des classes moyennes et modestes déjeunant à la cantine. Enfin, des engagements ont été pris par © s. robichon/Mairie de Paris grouPe socialiste, radical de gauche et aPParentés Jean-Pierre caffet Président du grouPe « Plus de justice sociale dans les cantines scolaires ! » Plus que jamais, le service public de la restauration scolaire doit être défendu. Car dans la crise qui frappe bon nombre de familles parisiennes, le déjeuner à la cantine est trop souvent le seul repas complet et équilibré de la journée pour certains enfants. Or son prix pouvait jusqu’ici être très différent d’un arrondissement à l’autre : si vous habitiez dans le 10 e, le 11e ou le 12e arrondissement et que votre quotient familial était inférieur ou égal à 234 euros, vous ne payiez que 0,15 euro par repas. Toutefois, avec le même quotient, si vous aviez la malchance que votre enfant soit scolarisé dans le 6 e, il vous en coûtait 2,20 euros par repas. Soit quasiment quinze fois plus ! Si la liberté de gestion des cais- l’exécutif pour que tous les a r rondissements puissent accroître l’offre de produits bio, souvent chers et donc plus facilement accessibles aux arrondissements percevant des recettes importantes, comme ceux de l’Ouest parisien : ce sera le chantier des prochains mois. Ceci n’a pas empêché la droite UMP-Centre et Indépendants de voter contre cette réforme, expliquant que « ce sont toujours les mêmes qui paient » (sic) ! Et pour la première fois, l’opposition municipale est même allée jusqu’à refuser d ’appl iquer l a décision du Conseil de Paris dans les arrondissements qu’elle dirige, au risque de se mettre horsla-loi, avant que le Préfet ne soit heureusement amené à rappeler le droit. Cette attitude est tout simplement incompréhensible mais reflète, hélas, celle menée par la droite… au Gouvernement. n grouPe centre et indéPendants Yves Pozzo di Borgo Président du grouPe Pour une capitale comme Paris, éligible au statut de « Ville monde », avoir de grands projets structurants est essentiel. Encore faut-il les mener au bout, en usant de l’équilibre toujours fragile entre nécessité d’intérêt général et concertation avec les riverains. À Paris, cet équilibre est devenu précaire. Les exemples sont connus de 32 / Automne 2010 àParis © s. robichon/Mairie de Paris « des grands projets à l’arrêt » tous, relayés par la presse et largement débattus, séance après séance, au Conseil de Paris. À l’ouest, les habitants du 16e arrondissement s’inquiétant légitimement de la reconstruction aux frais du contribuable d’un stade Jean Bouin désormais entièrement dédié au rugby professionnel, au détriment du sport scolaire. Concernant le chantier pharaonique et si nécessaire des Halles, les oublis de l’architecte et la destruction prévue du jardin Lalanne hérissent les riverains et le juge administratif. En ce qui concerne la Zac des Bati- gnolles (17e arrondissement), là même où le maire de Paris comptait implanter 3 500 logements avant la fin de la mandature, le même tribunal administratif a annulé en juin les délibérations votées en 2007. Le constat s’impose, et ce n’est pas la précipitation dont il a été fait usage dans le débat sur les voies sur berges qui nous rassurera : il y a du flottement à l’Hôtel de Ville. Loin d’être l’apothéose lyrique promise en 2008, la seconde mandature de Bertrand Delanoë prend le chemin d’être celle des projets avortés. n

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