à Paris - n°33 - Hiver 2009/2010 - (Page 32)

tribunes les grouPes du conseil de Paris tous les domaines. Pour Paris, ce sont par exemple 112 millions non compensés par l’état au titre du RMI (au total, l’état devait 312 millions d’euros aux Parisiens au 31 décembre 2008), mais aussi pas un euro pour la couverture du périphérique, pas un euro pour le tramway et une dette d’un million d’euros sur la Maison départementale des personnes handicapées. Partout, les services publics de l’état reculent, partout l’état se défausse sur les collectivités locales, les laissant seules face aux ravages sociaux liés à la crise. Et quand elles augmentent leurs impôts comme Paris – dont les contribuables restent cependant et resteront les moins imposés de France – la droite ose lui faire la leçon ! Le président de la République entend systématiser cet abandon pour les années à venir. C’est la « réforme des collectivités locales » et celle de la « taxe professionnelle ». Sous couvert de simplification administrative et d’efficacité économique, le gouvernement s’apprête à revenir sur © s. robichon/Mairie de Paris grouPe socialiste, radical de gauche et aPParentés Jean-Pierre caffet Président du grouPe « refuser la destruction du pacte local » Il y a deux ans, c’est-à-dire avant la crise, François Fillon dressait le bilan de cinq ans de pilotage économique de gouvernements UMP : l’état était « en faillite ». Depuis lors, de « bouclier fiscal » en « niches » en faveur des plus riches – comme autant de recettes en moins pour l’état – la dette de l’état a, hélas, encore triplé en deux ans. Alors s’est habilement conçu un scénario pour sortir du dilemme : « puisque nous ne pouvons assumer notre échec, transférons-en les conséquences sur les collectivités locales », qui financent déjà les trois quarts de l’investissement public ! Ainsi, depuis deux ans, les villes, les départements et les régions sont soumis à un implacable transfert de charges de la part de l’état en même temps que celui-ci se désengage financièrement dans l’un des principes fondateurs de notre pacte républicain : la libre administration des collectivités locales. L’état va donc organiser à la fois la réduction drastique de ses dotations envers les collectivités et leur imposer un taux unique de la fiscalité locale. Car de l’aveu même de François Fillon, « les collectivités locales doivent réduire leurs dépenses ». Alors que nombre d’élus de tous bords se révoltent, les Conseillers de Paris de droite se taisent et pire, leurs parlementaires votent tous les projets de loi gouvernementaux sans défendre un seul instant les intérêts des Parisiens. C’est donc bien du pacte républicain dont il s’agit maintenant. Et même de culture démocratique car ce pouvoir ne supporte pas de contre-pouvoir. C’est pourquoi nous allons tout mettre en œuvre pour expliciter les enjeux de ce débat auprès des Parisiennes et des Parisiens. n grouPe du MouveMent réPublicain et citoyen Marinette bache Présidente du grouPe « 2,3 millions de votants pour la Poste » La votation citoyenne a été un formidable succès. à son lendemain, on ne sait comment va réagir le gouvernement qui ne cesse de la nier. Les citoyens ne se sont pas laissés abusés par les dénigrements de la droite et du gouvernement. Ils ont montré leur attachement au service public postal. Ce projet est bel et bien la dernière étape avant la privatisation de La Poste. S’il était voté, une simple augmentation de capital suffirait pour que l’état devienne minoritaire comme cela a été le cas pour France Télécom et GdF. Il faut féliciter le Comité national sur la poste, fort de 60 organisations, dont le MRC, mais aussi les élus et les maires de gauche à Paris qui ont apporté leur concours. Notre groupe a été à l’initiative, dès avril, du soutien de la Mairie de Paris à cette consultation populaire. Monsieur Sarkozy et le gouvernement ne peuvent pas rester © s. robichon/Mairie de Paris sourds à l’appel du peuple. Ils doivent retirer ce projet de loi et prendre le temps d’organiser un réel débat public et un référendum sur le changement de statut. Solidarité avec le budget municipal : la droite parisienne répète à en bégayer que la gauche augmente les impôts à Paris. Faut-il rappeler à nouveau que Paris est la Ville où les impôts sont le moins élevés ? L’UMP est-elle la mieux placée pour donner des leçons, elle qui a instauré un « bouclier fiscal » qui protège les très riches et retire 17 milliards des caisses de l’état ? n 32 / Hiver 2009-2010 àParis

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