À PARIS - N°65 - Printemps 2018 - 18

Émilie Chaix / Mairie de Paris

18 * E N V U E

Ramdane, 65 ans, dont 24 passées à la rue, se réjouit de la bonne cohabitation avec
le voisinage du centre d'hébergement d'urgence La Promesse de l'aube (16e).

SOLIDARITÉ

Un centre pour sans-abri
qui tient ses promesses

À son ouverture fin 2016, le centre d'hébergement d'urgence (CHU) pour sans-abri
du 16e avait provoqué l'inquiétude de certains riverains. Un an après, les tensions sont
retombées et les bénéficiaires sont soutenus dans leur processus de reconstruction.

n cette matinée d'hiver, le soleil
phine et de Normale sup' se sont aussi
« Grâce aux
est présent, mais le froid mordant.
proposées pour du soutien scolaire. »
La nuit n'aura pourtant pas été
Les bénévoles ont été nombreux à probénévoles, le
chaotique pour les résidents sans logeposer leur aide et leur savoir-faire. Grâce
centre propose
ment pérenne du centre d'hébergement
à leur solidarité, le centre propose audes soins de
d'urgence (CHU) La Promesse de l'aube
jourd'hui des soins de pédiatrie, de derpédiatrie et de
(16e). Les enfants scolarisés sont déjà
matologie et plusieurs ateliers ludiques
en cours, tandis que les adultes et les
dermatologie. » et didactiques, dont un de programmaplus petits entament cette journée avec
tion de jeux vidéo, qui connaît un grand
l'espoir d'un avenir meilleur. Géré par
succès auprès des enfants. « Vingt-cinq
l'association Aurore, le CHU accueille en permanence d'entre eux sont désormais scolarisés dans le quartier. Il
200 personnes, dont des familles et des adultes isolés, faut saluer l'intervention de la mairie, qui a facilité ces
tous orientés par le 115. Chaque résident dispose d'une intégrations », relève Mathieu Garin.
chambre individuelle (deux pièces pour les familles, En attendant un logement stable, les hébergés bénéficient
avec bloc sanitaire) et bénéficie de repas.
d'un accompagnement social, et plusieurs partenariats
avec les acteurs locaux permettent de faciliter leur réinsertion : « Un résident a même trouvé un job au Monoprix
Le soutien des bénévoles
L'édifice, un long écobâtiment modulaire en bois de de Passy suite au forum emploi organisé par la mairie
196 mètres, destiné à être démonté d'ici à deux ans, d'arrondissement », se félicite le directeur. Pour Denis,
au terme de la concession, est longé par une promenade ancien ouvrier agricole, c'est plus difficile. Ses problèmes
offrant aux résidents et aux riverains la possibilité de d'alcool et de santé nécessitent un soutien plus accru,
se côtoyer ou de s'échanger des sourires : « Ça se passe mais au moins, ici, « les lits sont propres et on peut laver
bien avec le voisinage », se réjouit Ramdane, 65 ans, son linge ». La réinsertion fonctionne au cas par cas,
dont 24 passées à la rue. Le directeur, Mathieu Garin, selon les parcours de chacun. Pour Mimosa, jeune maconfirme cette bonne cohabitation, qui a même engen- man isolée albanaise de jumeaux de 16 mois, « quand
dré un élan de solidarité : « Les riverains sont venus on en a la volonté, on peut s'en sortir ». À plus forte raioffrir des vêtements, des jouets, des livres. À un point son quand le soutien associatif et municipal suit.
tel qu'hormis les vêtements d'homme, on ne manque INFOS ↦ 19, allées des Fortifications (16e)
quasiment de rien. Des étudiantes de l'université Dau- www.aurore.asso.fr

À P A R I S - Printemps 2018

http://www.aurore.asso.fr

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