Les clés de la presse - n°34 - Automne 2013 - (Page 22)

22 la vie de la presse Les Clés de la presse - automne 2013 Le pari de la Revue dessinée Information et bande dessinée jouent à présent dans la même cour. Le 12 septembre, la Revue dessinée s'est lancée dans les librairies et points Relay, avec une mise en place de 15 000 exemplaires. Retour sur un lancement hors des sentiers battus. Dans la bande dessinée, le journalisme, les arts en général, les changements viennent souvent des auteurs eux-mêmes. C'est le cas de la Revue dessinée, revue trimestrielle initiée par un collectif d'auteurs : Franck Bourgeron, Sylvain Ricard, Kris et Olivier Jouvray (auteurs de bande dessinée), le journaliste David Servenay et la romancière Virginie Ollagnier. « Dans la bande dessinée, il y avait une volonté de la part des auteurs de sortir des sentiers battus », illustre Franck Bourgeron, directeur de la publication et rédacteur en chef. A l'automne 2011, il envoie un courrier à quelques confrères. « C'est une période où j'étais démoralisé par la situation des auteurs : d'un côté, une surproduction de bande dessinée, de l'autre, des éditeurs qui payent moins. Il fallait que la bande dessinée se décline ! » > De gauche à droite: Sylvain Ricard, rédacteur en chef adjoint, Franck Bourgeron, directeur de la publication et rédacteur en chef, Elhadi Yasi, directeur artistique, David Servenay, conseiller éditorial, et Virginie Ollagnier, chargée des relations libraires. Définir le genre d'une « bande dessinée du réel » Les six auteurs se retrouvent pour « brainstormer » sur le titre qu'ils ont envie de lire. Animés par la double passion du journalisme et de la bande dessinée, ils veulent traiter de l'actualité en utilisant le langage de la BD. « Avec l'émergence du BD reportage, du numérique et des revues telles que XXI, il y avait une fenêtre de tir sur un magazine d'actualité en BD », détaille Sylvain Ricard, rédacteur en chef adjoint. A ce jour, il existe peu d'équivalent à travers le monde. Aux Etats-Unis, Symbolia est un support sur tablette qui fait du « journalisme illustré » (1). Dans la Revue dessinée, pas de place pour la fiction, « mis à part dans la reconstitution d'une scène, où la vision est forcément subjective », complète David Servenay, conseiller éditorial de la revue. La bande dessinée devient un outil au service du récit. « L'auteur peut utiliser le 'je', illustre Franck Bourgeron. Nous voulons montrer le travail d'enquête, les doutes... Comment un journaliste trouve l'information et la met en évidence ». Les reportages, documentaires, enquêtes et chroniques ont séduit de nombreux lecteurs. Une semaine après son lancement, la Revue dessinée avait déjà dû être retirée (à 6 000 exemplaires), pour un tirage initial de 15 500 exemplaires.

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