Les clés de la presse - n°34 - Automne 2013 - (Page 20)

20 la vie de la presse Les Clés de la presse - automne 2013 L'Opinion, Stylist, Vanity fair, et les autres... Lancer un quotidien papier en 2013 semble un pari plutôt risqué. C'est pourtant ce qu'a fait Nicolas Beytout au printemps avec l'Opinion. Cinq mois plus tard, l'ancien patron des Echos et de la rédaction du Figaro est satisfait. Cinq mois après le lancement de ce nouveau média « libéral, européen et pro-business », Nicolas Beytout revendique une diffusion de 35 000 exemplaires par jour (il n'est pas encore adhérent de l'OJD) : 50 % en diffusion qualifiée et 50 % en diffusion individuelle. « Plus de 80 % de la diffusion se fait sur le papier, précise-t-il. L'avenir est sur le numérique, mais le papier reste un élément essentiel du chiffre d'affaires »... même s'il est loin d'être le seul canal de diffusion utilisé par la rédaction. > Le papier comme produit d'influence Tout au long de la journée, les abonnés bénéficient d'une offre numérique complète comprenant des articles en ligne ou encore des émissions vidéo et des éditoriaux. Lorsqu'on lui demande pourquoi l'Opinion n'a pas joué la carte du numérique à 100 %, ce qui lui aurait permis d'échapper aux nombreux coûts engendrés par la fabrication, la distribution et même la vente d'un journal papier, sa réponse est sans appel. « Internet permet d'installer une audience très importante, mais le papier reste le produit d'influence ». « Le papier est statutaire, renchérit Vincent Hirtz, le directeur de la diffusion, transfuge de l'International Herald tribune. C'est d'ailleurs spectaculaire dans les revues de presse des différents médias. L'essentiel des articles cités est publié dans les quotidiens papier. » Autre argument, non négligeable, « on y vend la publicité beaucoup plus chère que sur le numérique », rappelle Nicolas Beytout. Un modèle « avec des coûts serrés » Selon son fondateur, l'Opinion doit également ses premiers chiffres satisfaisants à son mode d'organisation. Loin des grandes rédactions parisiennes, le journal, qui finit d'ailleurs de compléter sa rédaction, ne compte qu'une trentaine de journalistes « très expérimentés », tient à préciser Nicolas Beytout. De la même manière, sur le papier, c'est la faible pagination qui prime. « Nous avons fait un choix drastique dans les sujets et cela fonctionne bien, même auprès de nos jeunes lecteurs », poursuit-il. L'Opinion est, certes, un journal de complément composé de 8 à 12 pages et vendu 1,50 euro, mais nous produisons beaucoup de contenus en ligne à l'accès payant. » L'Opinion fonctionne également avec des offres d'abonnements très simples. « Tous les abonnés ont globalement accès à la même chose pour 21 euros par mois, assure Vincent Hirtz. Nous proposons une offre pour les entreprises et les étudiants, et nous avons dès le départ développé le portage sur l'ensemble des départements d'Ile de France ». Malgré ce départ prometteur, les équipes de l'Opinion ont encore de nombreux défis à relever. « Notre sujet aujourd'hui est d'établir la marque, se félicite Nicolas Beytout. Nous bénéficions, pour cela, d'un bon accompagnement médiatique. Il faut faire en sorte que l'Opinion soit représentatif d'une chose, d'un produit à valeur ajoutée avec une ligne éditoriale propre. Ce n'est qu'à partir de là que nous pourrons développer et consolider le chiffre d'affaires. » Marie Malaterre-Roques

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