Les clés de la presse - Magazine n°43 - Été 2016 - (Page 28)

28 les bonnes feuilles Les Clés de la presse - n°43 « Un titre ne doit pas être bavard » Libé, les meilleurs titres est paru le 3 mars,aux éditions de la Martinière. L'auteur, Hervé Marchon, ancien journaliste du quotidien, y a rassemblé dans 200 pages les trouvailles linguistiques du service édition du journal. Libération est bien connu pour ses calembours et ses jeux de mots. Ses titres sont souvent drôles, parfois limites, toujours osés. « Agaçants » même, écrit Hervé Marchon, qui a côtoyé le service édition, en charge des titres, pendant les seize ans où il a travaillé à Libération.fr. Aujourd'hui journaliste indépendant, il publie un livre sur ce marqueur identitaire, si cher au quotidien national. Il a sélectionné, contextualisé et mis en scène les titres phares publiés entre 1973 et 2015 dans les colonnes du journal. A chaque ouverture de chapitre, quelques pages sont consacrées à l'histoire de la publication : Hervé Marchon la raconte à partir de ses trouvailles découvertes dans les archives et dans les souvenirs des journalistes-éditeurs. Comment s'y prennent-ils ? Quels titres sont bons ? Jusqu'où se permettent-ils d'aller ? A la manière d'un journaliste-enquêteur, l'auteur, qui partage la paternité de l'ouvrage avec > Hervé Marchon a travaillé près de seize ans à Libé, rédaction qu'il a quittée en mai 2015. Libération, analyse minutieusement les « meilleurs titres » que ses confrères ont dégotés pendant quarante ans. Une manière pour lui de rendre hommage peut-être, mais surtout de dire « au revoir » à Libé. Les Clés de la presse. Pourquoi avezvous rédigé ce livre sur les titres de Libération ? Hervé Marchon. Il y a eu des livres sur les Unes, sur les portraits. Deux grands champs symboliques de Libération. Les titres sont tout aussi identitaires. L'idée me trottait dans la tête depuis quelque temps. Peu après avoir quitté Libé (Hervé Marchon est parti en mai 2015, suite à une clause de cession ouverte après le rachat par Patrick Drahi, NDLR), je l'ai proposée à un éditeur, la Martinière, et il a tout de suite dit oui. Puis j'ai contacté Libération, car c'est le journal qui dispose de la mine d'or : les archives. Laurent Joffrin a accepté immédiatement. Cette idée relève de l'évidence. Avez-vous écrit ce livre avec nostalgie ? H.M. Je n'ai pas quitté Libération fâché. En y réfléchissant, c'est un peu une façon pour moi de dire au revoir au journal. J'y suis arrivé par hasard, en 1999. Je n'étais pas un lecteur. J'ai appris à aimer Libération en y travaillant. Ce livre est une manière de lui avouer « qu'est-ce que je t'ai aimé », parce que j'y étais libre. Le principal moteur de ce titre, c'est le plaisir. J'ai écrit ce livre sur le plaisir qu'on éprouve à lire et à faire Libération. J'ai toujours aimé ses titres, mais je suis incapable d'en faire un. C'est très compliqué, surtout à Libération. Il faut être subtil. Être « titreur » à Libération, est-ce un mythe ? H.M. Les journalistes qui écrivent les titres sont les éditeurs. On ne les appelle pas secrétaires de rédaction parce qu'ils font un véritable travail d'éditing, de réécriture. Il n'y a pas, comme beaucoup le croient, de « cellule spécialisée dans les titres ». Peut-

Table des matières de la publication Les clés de la presse - Magazine n°43 - Été 2016

Couverture
Sommaire
L’événement
Quand convergence rime avec croissance
La stratégie d’acquisition de Prisma au service de la croissance
Coup de fil à Vincent Lanier
SFR groupe et la « convergence globale »
Nos reportages
Comment la Presse a basculé vers le numérique gratuit
Dans les coulisses de Pomme d’api
L'entretien
Bernard Marchant. « Le groupe Rossel doit devenir un acteur clé du marché français »
La vie de la presse
L’avenir des Inrocks par Pierre Siankowski
Alternatives économiques structure sa diversification
Le défi de Nous deux
Les bonnes feuilles
Hervé Marchon. « Un titre ne doit pas être bavard »

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