Repères - N°33 / Avril 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 6

programme mimausa

Que deviennent les mines d'uranium ?
De 1949 à 2001, 250 sites ont été exploités dans l'Hexagone pour extraire de l'uranium de
leur sous-sol. les experts de l'irsN évaluent l'impact résiduel de cette activité. résultats des
mesures réalisées sur place, historique de l'emprise minière... ces informations sont publiques.

n un peu plus d'un demi-siècle, près
de 80 000 tonnes d'uranium ont été
extraites sur le territoire français.
Que sont devenus les anciens sites de production ? Comment sont-ils surveillés,
contrôlés et sécurisés ? Le programme
Mimausa (Mémoire et Impact des Mines
d'urAniUm : Synthèse et Archives) mis en
œuvre par l'IRSN répond à ces questions.
L'histoire de l'extraction d'uranium français commence en 1949. La toute première
mine est inaugurée en Haute-Vienne.
Baptisée "la mine d'Henriette", elle sera
la première d'une longue série. Deux
cent cinquante sites seront ensuite mis
en activité dans 27 départements. Cette
activité se poursuivra à un rythme soutenu jusqu'à la fin des années 1980, pour
décliner lentement puis s'achever définitivement en 2001, encore en Haute-Vienne,
avec la fermeture de la dernière mine, dite
du Bernardan.
Pour extraire l'uranium de 50 millions de
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tonnes de minerai, il aura fallu excaver
200 millions de tonnes de "stériles miniers", des roches ne contenant pas ou trop
peu d'uranium. "Nombre de ces stériles ont
été utilisés pour des travaux publics : remblais, terrassements, soubassements routiers...", précise Pascale Blanchart, experte
en sciences de l'environnement à l'IRSN.
Aujourd'hui, une partie des terrains a été
rétrocédée à des particuliers, des communes ou des entreprises. Zones agricoles,
parcs photovoltaïques, déchèteries, stands
de tir, circuits de moto-cross, bases de loisirs
aquatiques... et même un centre de plongée : leurs usages sont très divers !

Des sites sous surveillance
régulière
À leur fermeture, toutes les anciennes
mines ont été réaménagées : galeries
condamnées, puits scellés, travaux souterrains et mines à ciel ouvert remblayés ou
noyés, terrains reprofilés pour s'intégrer

au paysage, etc. L'ancien exploitant, Areva
Mines, fournit un bilan environnemental des sites. Pour chacun d'entre eux, il
donne des informations sur l'impact radiologique et chimique sur les eaux environnantes, l'air, le sol, la chaîne alimentaire, etc.
Sur certains sites, des arrêtés préfectoraux lui imposent une surveillance plus
régulière, avec transmission des résultats
aux directions régionales en charge de
l'environnement (Dreal) : rayonnement
gamma, teneur en radon dans l'air, en uranium et radium dans les eaux, etc. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et les Dreal
peuvent aussi faire des contrôles inopinés
sur tous les sites, avec l'appui de l'IRSN si
besoin.
"Le stockage des résidus radioactifs issus du
traitement de minerai d'uranium concerne
16 anciens sites miniers clôturés, surveillés
en permanence par Areva sous le contrôle
des Dreal", précise Pascale Blanchart. Les

Une équipe de
l'IRSN vérifie les
informations du bilan
environnemental
du
site de Traou ar
Légendexxxxxxxx
Ru
(Côtes-d'Armor)
xxxxxxxxxxxx
réalisé par Areva.

Le Tail, en Vendée. Le site
a été réaménagé après la
fermeture de la Division
minière de Vendée en 1991.

faItS et peRSpectIveS

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