MNRA & Vous l'eMag - n°7 / 2ème trimestre 2015 - (Page 17)

17 ma VIE PERSO En famille Ce travail n'est pas linéaire, il est fait de hauts et de bas. S'autoriser à pleurer la personne disparue, en parler, est essentiel pour avancer. De même, il est aussi important de s'extraire du chagrin, par exemple en faisant des activités nouvelles... Comment parler du décès de son conjoint à ses enfants quand ils sont jeunes ? On peut tout à fait utiliser le mot « mort » auquel les enfants sont confrontés régulièrement : contes, dessins animés, jeux... Toutefois, ils ne comprennent pas forcément que ce phénomène est irréversible. Ils aborderont donc le sujet à différentes reprises. Le mieux reste de leur parler avec des mots simples et sincères. Et si parler s'avère trop difficile, s'appuyer sur des proches ou des professionnels pour prendre le relais peut aider. Le sujet ne doit pas devenir tabou. Le décès d'un des conjoints est une double épreuve pour un couple d'artisan ou de commerçant. Le survivant est amené à reconstruire sa vie tant sur le plan personnel que professionnel. Interview de Selma Rogy, psychologue clinicienne au Centre national de ressources Soin Palliatif (CNDR Soin Palliatif). Comment surmonter le décès d'un conjoint ? Le décès d'un conjoint vient bouleverser un équilibre de vie, surtout lorsqu'on travaille ensemble. Nous sommes alors confrontés à un double changement : sur le plan personnel et professionnel. Il est donc nécessaire de trouver de nouveaux repères. Comment ? En apprenant progressivement à faire les choses qui incombaient au conjoint, en prenant le risque de se tromper, de faire autrement. Petit à petit, on pose les jalons de sa nouvelle vie. Apprendre aussi à accueillir les émotions liées au décès (colère, tristesse, angoisse...) qui nous submergent, même si c'est difficile et douloureux, permet de traverser ces émotions. Enfin, en parler avec des personnes qui savent écouter, ne pas s'isoler est important. Comment se reconstruire sans culpabiliser ? Le sentiment de culpabilité est inhérent au deuil du conjoint. Rire, se distraire, faire des nouvelles rencontres, etc. peut donner l'impression de trahir son conjoint. Il y a tout un travail intérieur à mener pour s'autoriser à continuer à vivre, à éprouver du plaisir, ce qui ne signifie pas oublier l'autre. Quels sont les signaux qui montrent qu'on a besoin d'aide ? Le deuil est un processus normal et nécessaire. Mais si la douleur ne s'atténue pas, ou si les signes dépressifs s'accentuent, que les pensées suicidaires s'intensifient, il faut demander de l'aide. Les proches (famille, amis), les professionnels et les associations spécialisées dans le deuil constituent un recours. Au CNDR Soin Palliatif, nous proposons de nombreuses ressources : dossiers thématiques sur notre site, ligne téléphonique d'écoute et d'orientation, un centre de documentation très riche. POUR EN SAVOIR PLUS * sur le Centre national de ressources Soin Palliatif À NOTER : Les pistes que nous pouvons donner sont à adapter à la situation de chacun, qui est singulière, et ne sont pas exhaustives. http://www.soin-palliatif.org/

Table des matières de la publication MNRA & Vous l'eMag - n°7 / 2ème trimestre 2015

Couverture
Sommaire
Quoi de neuf La MNRA a rencontré la secrétaire d’État en charge de l’Artisanat
Près de moi Rabelais : la MNRA aux côtés des artisans de demain
Service Retraite, un site pour tout savoir en un clic
Dossier Les clés d’un recrutement réussi
En pratique Label RGE : artisan et protecteur de l’environnement
Mes droits Statut d’artisan : les crémiers-fromagers au répertoire des métiers
Santé llergies professionnelles : les artisans au premier rang
En famille Deuil : « Reconstruire sa vie ne signifie pas oublier l'autre »
Portrait Valérie Pague, une peintre haut en couleur

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