Expertises des Systèmes d'information - Le mensuel du droit de l'informatique et du multimédia - Novembre 2017 - n°429 - 362

ÉDITORIAL
SOMMAIRE n°429

HASHTAG

A

FOCUS 363

DONNÉES PERSONNELLES
DUR COMBAT AUTOUR DE L'E-PRIVACY
Par Sylvie ROZENFELD

EN BREF 364

L'INFORMATIONS RAPIDE
SUR LE MONDE DU NUMÉRIQUE

MAGAZINE 368

L'INFORMATION LÉGALE
ET JURISPRUDENTIELLE DU NUMÉRIQUE

INTERVIEWS
372
BREVETABILITÉ DE LOGICIELS
INSÉCURITÉ JURIDIQUE
Axelle LOUIS par Sylvie ROZENFELD

374
VALORISER SES ACTIFS IMMATÉRIELS
Garance MATHIAS par Sylvie ROZENFELD

DOCTRINE
DONNÉES

378

DE QUELQUES QUESTIONS SUR LA PROPRIÉTÉ
DES DONNÉES DE PAIEMENT
Par Noémie WEINBAUM
DONNÉES PERSONNELLES

381

LES ENSEIGNEMENTS DE LA DÉLIBÉRATION
HERTZ POUR L'ASSURANCE CYBER
Par Jean-Laurent SANTONI
CYBERCRIMINALITÉ

385

DARKNET, ZONE DE NON-DROIT
OU TERRA INCOGNITA POUR LE JURISTE ?
Par Pierre DESMARAIS
DONNÉES PERSONNELLES

388

MISE À DISPOSITION DES DONNÉES DE SANTÉ (2)
Par Florence EON
MARQUES VERBALES

395

POUR OPTIMISER UNE DÉFENSE
DES MARQUES SUR L'INTERNET
Par Nathalie DREYFUS

362

u moment où la vague mondiale sur le harcèlement
a commencé à déferler, via les hashtags de Twitter,
Romain Badouard, chercheur en sciences de
l'information et de la communication, était venu
présenter son ouvrage « Le désenchantement de l'internet »
à une matinée organisée par le think tank Renaissance
numérique. Il a évoqué la désillusion actuelle sur le potentiel
démocratique de l'internet mais aussi les nouvelles pratiques
de mobilisation depuis chez soi, grâce aux réseaux sociaux.
Une démocratie au quotidien où chacun a la possibilité de
s'engager avec un clic, sans filtre ni organisation. Grâce à
des plateformes apolitiques mais dont le design influence les
modalités de l'action politique.
Internet est un révélateur de phénomènes sociaux pas toujours
visibles. Il ne suffit cependant pas de lancer un hashtag pour
créer un mouvement. Toutefois, quand les esprits sont mûrs, ce
dispositif technologique peut se révéler explosif. C'est ce que
nous sommes en train de constater aujourd'hui. A la suite des
accusations portées contre le producteur américain Harvey
Weinstein, une actrice américaine a repris le hashtag #MeToo,
créé en 2007 pour lutter contre les violences sexuelles. Depuis
ce hashtag s'est diffusé dans 85 pays. En France, il a pris une
forme dérivée, ne se contentant pas d'appeler les victimes
à témoigner mais incitant à dénoncer les coupables, à l'abri
derrière un écran, éventuellement de manière anonyme. Les
risques d'injure et diffamation publique, d'atteinte à la vie
privée ne sont pas loin.
Les réseaux sociaux donnent à chacun la capacité de
prendre la parole. Ils permettent une désintermédiation et une
autonomie par rapport aux élites. Mais pourra-t-on longtemps
laisser ces plateformes sans régulation ? Cela ne veut pas
forcément dire que cette régulation doit passer seulement
par la loi ou les institutions. Wikipedia est un bon exemple où
le débat et la confrontation ont été organisés dans un espace
virtuel. Or, les réseaux sociaux ne disposent pas d'espace
de conflictualité.
Comme disait le hacker Aaron Schwarz, Internet favorise le
meilleur et le pire. S'il peut décupler l'impact des appels à la
délation, il peut aussi donner les moyens de neutraliser les
dérives, voire permettre la mobilisation des internautes vers
des solutions plus pacifistes. Ainsi deux féministes français se
sont inspirés d'un site américain pour mettre à disposition du
public un numéro de téléphone à donner quand un « relou »
insiste pour avoir les coordonnées d'une personne qu'il
convoite. S'il envoie un sms, « il recevra une gentille mise à
jour sur le consentement ». Chaque message traité avec ce
service coûte 16 centimes. Pour le pérenniser pendant un an,
ses créateurs ont lancé un appel de fond... sur internet.

EXPERTISES NOVEMBRE 2017
Table des matières de la publication Expertises des Systèmes d'information - Le mensuel du droit de l'informatique et du multimédia - Novembre 2017 - n°429
