Trésorier/Treasurer magazine - N°99 - Nov/Dec/Jan 2018 - 26

Opinion d'expert

LE MAGAZINE DU TRESORIER / TREASURER MAGAZINE

N°99

- NOV /

DEC / JAN 2018

CONSTRUCTION
DE PORTEFEUILLE :
COMBINER GESTION
ACTIVE ET PASSIVE
Trouver la bonne combinaison entre gestion active et passive aura été difficile en 2016 dans la
mesure où peu de gérants actifs ont réussi à surperformer leur indice de référence l'année dernière.
Au cours de l'année, les marchés ont davantage été portés par la politique que par l'économie,
générant une dispersion des rendements selon les facteurs et suscitant de réelles difficultés pour
les investisseurs en quête d'alpha. Dans un tel environnement de marché, faire le bon choix entre
les fonds gérés activement et passivement n'a jamais été aussi important. Comme par le passé,
les gérants d'actifs ayant particulièrement bien réussi sont ceux qui ont choisi le bon moment pour
orienter leurs allocations de portefeuille vers les facteurs les plus performants. Marlène Hassine
Konqui et Nicolas Moussavi exposent dans quelle mesure l'analyse factorielle permet d'expliquer la
performance des gérants actifs. Ils présentent également,le nouveau modèle quantitatif de Lyxor
qui vise à aider les investisseurs à constituer un portefeuille optimal.
Marlène, vous avez mené une étude comparant la
performance des fonds gérés activement domiciliés
en Europe avec celle de leurs indices de référence. Que
nous révèle votre analyse ?
Marlène Hassine Konqui - Dans notre rapport annuel
intitulé « Combinaison de fonds actifs et passifs :
comparaison des performances 2016 et des perspectives
2017 », les résultats sont particulièrement intéressants.
Dans ce rapport, nous analysons, sur une période de 10
ans, la performance de 3 871 fonds actifs domiciliés en
Europe, ce qui représente environ 1 300 milliards d'euros
d'actifs sous gestion.
L'étude qui couvre l'année 2016, révèle que 28% des fonds
actifs en Europe ont surperformé leurs indices de référence, soit une forte baisse par rapport à 2015.
Le modèle sur lequel nous nous
appuyons, nous aide à décomposer les
rendements passés des portefeuilles
en facteurs. Il nous permet de
nous pencher sur la performance
historique des fonds actifs et de
déterminer quelle proportion de
la surperformance ou de la sousperformance d'un fonds peut être
attribuée à des facteurs.

En 2017, l'étude révèle que 55% des gérants actifs ont surperformé leur indice de référence au deuxième trimestre
2017. Il s'agit là d'une nette amélioration par rapport aux
résultats enregistrés fin de l'année dernière.
Cette amélioration est essentiellement attribuable aux
gérants actifs sur les marchés actions, 63% d'entre
eux dépassant leur indice au deuxième trimestre, sur
fond d'embellie économique et de politiques toujours
accommodantes de la part des banques centrales. C'est
au niveau des moyennes et grandes capitalisations
européennes, des actions mondiales et des actions
britanniques que les évolutions se sont révélées les plus
marquantes.
En Europe, la performance des gérants actifs est
étroitement liée à la performance du facteur low beta.
Contrairement à 2016, leur positionnement prudent a
porté ses fruits. Les petites capitalisations européennes
ont également opéré un solide rebond le trimestre dernier,
poursuivant sur leur lancée observée lors du précédent
rapport de l'étude Lyxor. La gestion active a toujours tendance à s'avérer plus efficace sur des segments de marché moins liquides. 73% des gérants d'actions mondiales,
dont la plupart privilégiaient l'Europe aux Etats-Unis et ne
disposaient d'aucune couverture du risque de change, ont

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