“Redonner du souffle à notre économie”

Pourtant, la filière automobile locale est durement touchée?

L’avenir de la filière automobile est depuis le début de cette crise au centre de nos préoccupations. C’est d’abord la situation de PSA Peugeot Citroën et, derrière elle, la multitude d’entreprises qui dépendent et vivent essentiellement des commandes du constructeur automobile. L’enjeu, en lien avec le Conseil général et le Conseil régional, a été très vite d’accompagner au mieux l’ensemble des entreprises qui pouvaient se trouver fragilisées. L’automobile est un des piliers majeurs de notre économie locale. Ce secteur a accompagné la croissance de notre territoire. Malgré les baisses d’effectifs de ces derniers mois, il représente plus de 15 000 emplois sur le bassin rennais, si l’on compte les emplois directs et indirects.

En présentant son “plan de performance”, Philippe Varin, président de Peugeot Citroën, a affirmé la volonté du groupe de développer son internationalisation. Quid de notre territoire?

PSA est une entreprise “mondiale”, et il est dès lors naturel qu’elle développe des ambitions européennes et mondiales. C’est le sens, je crois, du rapprochement avec Mitsubishi que le groupe automobile vient d’annoncer.

Pour ma part, et en lien avec l’ensemble des collectivités bretonnes, c’est la même ambition que nous portons pour la filière automobile bretonne et donc pour l’ensemble des entreprises de cette filière : élargir nos champs de compétences et les capacités de diffusion de chacun des acteurs de la filière automobile.

Face aux défis qui s’ouvrent, le site de La Janais dispose d’atouts importants : sa main-d’oeuvre est extrêmement qualifiée, la filière automobile régionale (sous-traitants, équipementiers, instituts de recherche…) est performante et structurée ; la compétitivité du site est élevée. Les responsables de PSA le reconnaissent et, en premier lieu, Philippe Varin, le président du groupe avec qui j’ai encore eu récemment l’occasion d’échanger.

L’avenir sera-t-il au vert? Voire à l’électrique sur le site de Chartres-de-Bretagne?

Je crois d’abord qu’il faut assurer la pérennité du site, à travers ses capacités à produire la voiture de demain. Le véhicule thermique continuera d’exister, il faut améliorer ses performances énergétiques. Mais, c’est vrai, le développement de véhicules électriques offre de nouvelles perspectives complémentaires. Nous avons entamé depuis plusieurs années une réflexion au sein du Codespar**, en lien avec l’Agence économique de Bretagne, pour positionner notre territoire sur cet enjeu essentiel. Les collectivités sont donc prêtes à accompagner les initiatives des acteurs économiques.

Beaucoup d’entreprises de la filière automobile se sont d’ailleurs déjà tournées vers ce créneau de l’amélioration des performances énergétiques des voitures.

Au-delà de la filière automobile, notre agglomération, a également porté cette année un projet de diversification de nos activités industrielles, avec notamment le développement d’une filière d’excellence en matière d’éco-activités. Il s’agit du cluster Eco-Origin, en lien avec le réseau des Chambres de commerce et d’industrie (Force 5), la Région et le Département. Il y a là je le crois un potentiel d’emplois important pour demain. D’ailleurs, l’Ademe*** a retenu ce projet comme site d’expérimentation du développement des filières et des emplois verts de demain.

L’actualité 2009 a été riche en rebondissements pour les territoires: réforme de la fiscalité –avec notamment la suppression de la Taxe professionnelle–, réforme des collectivités… Sans oublier la crise économique.

Ma priorité a été de donner à notre agglomération les outils et les moyens de traverser cette crise.

“Le développement de véhicules électriques offre de nouvelles perspectives... Nous avons entamé depuis plusieurs années une réflexion pour positionner notre territoire sur cet enjeu essentiel.”



L'info MÉTROPOLE 7