POLITIQUE DE L’AGGLO

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HANDICAP

Au gré de chacun

Devenir employeur n’est pas toujours simple. Et les choses se compliquent encore un peu pour les personnes handicapées. Mathilde Fuchs connaît le sujet par coeur. Cette Rennaise de 26 ans salarie quatre personnes à temps plein. Son handicap l’oblige en effet à être accompagnée, en permanence, d’un auxiliaire de vie. Plutôt que de faire appel à une association de services à la personne, Mathilde a choisi de devenir employeur, en direct. “Cela me permet d’avoir un rapport privilégié avec mes auxiliaires. C’est plus simple”, confie la jeune femme qui n’est pas la seule à avoir opté pour cette solution. “Environ 70% des personnes handicapées salarient leurs auxiliaires de vie elles-mêmes.”

Pour faciliter la vie de celles et ceux qui, comme elle, sont contraints de devenir employeurs et les tenir informés de leurs droits et devoirs, Mathilde a fondé avec Caroline Pottier l’association Gré à gré, présidée par Yves Mallet. Dotée d’une belle énergie, Mathilde est parvenue à mettre en place plusieurs partenariats. Aujourd’hui, Gré à gré adhère à la Coordination handicap et autonomie, participe à une réflexion sur les services à la personne aux côtés de Rennes Métropole et a, par ailleurs, signé une convention avec la Fédération du particulier employeur (Fépem).

Des formations spécifiques destinées aux auxiliaires de vie ont été proposées par l’association, assurées par différents partenaires: prévention secours civiques avec l’Union départementale des sapeurspompiers, maîtrise des matériels respiratoires et de nutrition avec Air de Bretagne, aspiration endo-trachéale avec l’Institut de formation en soins infirmiers. Le 25 janvier, une formation juridique portant sur la rupture du contrat de travail sera aussi mise en place. Ouverte aux personnes handicapées employeuses et aux auxiliaires de vie, elle sera animée conjointement par la Fépem et la CFDT.

FORMATIONS ADAPTÉES

“Dès que nous disposerons de l’agrément de la Direction du travail, l’association pourra élaborer ses propres formations”, ajoute Mathilde. Plusieurs sont d’ores et déjà dans les cartons. Elles portent sur les gestes techniques mais aussi sur le soutien psychologique. Gré à gré vise aussi à mettre en relation employeurs et auxiliaires de vie par le biais d’un forum d’annonces disponible sur son site internet.

Enfin, Mathilde assure une permanence dans les locaux de la Maison départementale des personnes handicapées, à Rennes, les 1er et 3e mardis du mois. “Nous aimerions pouvoir disposer d’un local qui nous serait totalement dédié, ajoute la jeune femme avec conviction. Cela nous permettrait d’élargir nos possibilités d’accueil et d’informer plus largement notre public.”

CAROLE GERVAIS

Gré à gré, 38 rue René-Yves Creston, 35200 Rennes. 06 06 41 10 35, www.greagre.asso.fr Prochaines permanences les 5 et 19 janvier, de 14h à 16h, à la Maison départementale des personnes handicapées 35, 19b rue de Châtillon, à Rennes.

Mathilde, à droite, en compagnie de Marlène, une de ses auxiliaires de vie, lors d’une formation prévention-secours animée par les sapeurs-pompiers.

ÉCONOMIE

Rennes Atalante a publié début décembre son bilanemploi. Si le solde reste positif, il montre que la technopole subit toutefois les effets de la crise.



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