Tout au long du parcours menant à l’hôtel qui leur a été spécialement réservé, la population parisienne leur fait une énorme ovation. Pour toutes, c’est un véritable rêve. Elles sont passées du cauchemar des camps, là où l’on n’est jamais sûr d’être vivante le lendemain, là où les chiens sont mieux traités que les humains, au cadre somptueux d’un hôtel grand luxe. Certaines n’ont jamais mis les pieds dans un tel établissement et la plupart d’entre elles n’y reviendront jamais. Ici, l’être humain est respecté.

Quelques jours plus tard, Françoise, Anne-Marie, Paulette et les autres, rejoignent la gare pour reprendre le chemin de la Bretagne. Quelle joie d’être vivantes ! Malheureusement, le voyage est plus long que prévu. Alors qu’elles pensaient arriver à Rennes, elles apprennent qu’elles ont été aiguillées vers Brest. Elles sont obligées d’attendre une journée de plus pour revoir les leurs. De retour enfin à Rennes, Françoise retrouve ses enfants et sa famille venus pour l’accueillir. Malheureusement, les ennuis ne sont pas terminés, même s’ils paraissent tellement dérisoires après ce qu’elle a vécu. Il lui est impossible de rentrer dans son logement, car après son départ, il a été pillé et dévasté. La famille s’installe donc pendant plusieurs mois dans un appartement, réquisitionné par la préfecture, rue de l’Alma face à la Place du Champ de Mars. Françoise va ensuite faire l’acquisition d’un nouvel appartement près de l’ancien, sur le quai Duguay-Trouin

Épicerie de Françoise Élie

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