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RETOUR EN FRANCE

Après avoir franchi la frontière à Bellegarde, le convoi s’arrête à Annemasse. Toute la ville est là à attendre depuis plusieurs heures. Accompagnées par la musique municipale, ces femmes « libres » sont conduites vers un hôtel, où elles vont pouvoir enfin dormir dans un lit. Même si elles n’ont pas de draps c’est quand même un grand luxe.

Pendant deux jours, elles n’échappent pas aux formalités administratives de rapatriement, à la visite médicale, et bénéficient de vêtements « civils » propres. La population vient les voir et leur donne de bon cœur de la nourriture, des fleurs... Un contrôle des anciens détenus est effectué. Il a notamment pour but de débusquer les nazis qui auraient essayé d’échapper à leur arrestation. Depuis la France, ils pourraient rejoindre d’autres pays. On demande à tous de lever les bras car chaque nazi a sous le bras une marque indélébile du tatouage de leur groupe sanguin respectif, utile en cas de blessure.

L’ espoir revient. Maintenant sur le sol français, les anciennes détenues pensent à leurs proches qu’elles vont peut-être bientôt revoir. Et si ce n’était pas le cas ? En effet, certaines ont été arrêtées en famille ou seule et elles ne savent pas ce que sont devenus les leurs. Y a-t-il eu des représailles ? Ont-ils été déportés ? Ont-ils subi la même chose qu’elles ? Sont-ils encore vivants ? Savent-ils qu’elles sont encore vivantes ? Ils les ont peut-être tout simplement oubliés. Beaucoup de questions se posent mais pour le moral, il ne faut garder que le positif.

Le train sanitaire reprend son chemin, puis fait une halte à Aix-les-Bains. Françoise est extrêmement fatiguée mais refuse d’être hospitalisée. Elle est persuadée que le seul moyen pour elle de guérir, c’est de rentrer en Bretagne et de revoir les siens. De plus, on leur a dit qu’une bonne surprise à Paris attendait celles qui seraient assez fortes pour tenir jusque là. Françoise a envie de la voir, cette surprise. Le train prend la direction de la capitale, elle est à bord.

Tout au long du parcours, elles sont heureuses de revoir ces paysages français. C’est tellement accueillant, tellement beau, même si beaucoup de villages ont été bombardés. Le train s’approche de Paris. En arrivant



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