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de repartir. Les allemands font alors venir une autre locomotive afin de pousser l’ensemble.

Les six hommes du groupe de Pierre Heger sont en train d’organiser leur évasion. Aux environs de minuit, ils se rendent dans le soufflet et après avoir levé la trappe au dessus des tampons, ils décident de sauter deux par deux, en laissant un faible intervalle entre eux. Le convoi roule à environ quarante kilomètres par heure, les deux premiers commencent à sauter. Puis c’est au tour des deux autres. Alors que le quatrième évadé est à peine arrivé sur le ballast, le train se met à ralentir et s’arrête. Pierre Heger et son compagnon, qui sont encore à bord, entendent soudain les allemands courir et crier qu’une évasion est en cours. Ils font alors des recherches aux alentours, balayent l’intérieur des wagons à l’aide d’une lampe, mais rien ne leur semble suspect. Le convoi repart. Quelques minutes plus tard les deux derniers sautent. À peine sont-t-ils debout que le train s’arrête à nouveau. Des torches se dirigent vers l’arrière du convoi. Sans attendre, les deux hommes montent sur le remblai et se jettent en contrebas, atterrissant dans un fourré de ronces et d’épines. Les torches arrivent dans leur direction et stoppent juste devant leur cachette. Un cri pressant se fait entendre depuis le train et contraint les poursuivants allemands à rebrousser chemin. Pierre Heger et ses compagnons sont libres.

Le convoi arrive à Paray-le-Monial. Une camarade de Françoise Élie qui a été blessée à Tours est descendue du train. Mais elle est finalement remise à bord sur ordre du commandant. Malgré le soutien de ses amies, elle décède après huit jours, à cause des infections provoquées par ses blessures et faute de soins. Ses compagnes d’infortune lui avaient aménagé un petit coin dans le wagon avec de la paille qu’elles avaient récupérée dans une gare. Après son décès, aucune détenue n’ose informer sa sœur qui se trouve dans un autre wagon. C’est la Croix-Rouge qui se charge de l’inhumer et de prévenir ensuite sa famille à Vannes. Durant un moment, Françoise Élie envisage de prendre la fuite avec une amie de Saint-Brieuc, mais celle-ci trouve finalement l’opération trop risquée. Françoise Élie abandonne alors cette perspective. « Si J’avais su ce qui allait se passer, je n’aurais pas hésité et j’aurais tout essayé pour fuir », avouerat- elle plus tard.



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