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Tous les prisonniers doivent être transférés vers la gare de triage de Saint- Pierre-des-Corps, près de Tours. Mais comme cette gare est endommagée par des bombardements, le convoi doit aller jusqu’à celle de La-Ville-aux- Dames, un peu plus loin. Les hommes font les vingt-huit kilomètres à pied tandis que les femmes sont acheminées par camions ou par cars. Là-bas, les allemands décident de ne former qu’un seul train.

À son bord, on compte environ mille-cinq-cents à deux-mille passagers. Leur nombre a augmenté avec l’arrivée de prisonniers des départements voisins. Parmi eux, des gendarmes et des policiers d’Indre-et-Loire arrêtés par la Gestapo et la Milice lors d’une rafle à Loches. Ils sont accusés de ne pas avoir tout mis en œuvre pour rechercher les réfractaires au Service du Travail Obligatoire.

Pierre Heger dit Le Gall, un des amis de Françoise Élie, profite de la formation du nouveau train pour choisir un wagon. Ses amis lui font alors le reproche d’en avoir choisi un plus court que les autres. Il les invite à jeter un œil de plus près et attire leur attention sur le soufflet qui relie le wagon suivant. Celuici est équipé de portes d’intercommunications qui permettent d’accéder à une plate-forme passant au dessus des tampons dans un soufflet qui va d’un wagon à l’autre. Après un rapide examen des lieux, Le Gall et ses amis notent que les portes d’accès au soufflet sont fermées uniquement par des fils de fer. Ils se portent alors volontaires lorsqu’un allemand cherche une personne capable de hisser un drapeau blanc sur le toit du wagon et demandent des outils afin de pouvoir fixer le drapeau. Alors que les uns sont en train de distraire le gardien, les autres en profitent pour couper les fils de fer grâce à cet outillage. Arrivés dans le soufflet, ils dégagent le verrou qui maintient fermée la plate-forme et qui donne accès aux tampons. Une fois la tâche terminée et le drapeau positionné sur le toit, ils s’installent à l’intérieur et attendent la nuit. Le convoi quitte La-Ville-aux-Dames.

UN CONVOI DE QUATRE-VINGTS WAGONS

Le train fait une courte halte à Vierzon. Des bénévoles de la Croix-Rouge apportent des provisions, mais ils n’ont pas le temps de ravitailler tout le convoi, composé d’environ quatre-vingts wagons. Au moment de repartir, le train se met à patiner, il n’arrive plus à avancer. Lors de la halte, des cheminots situés à proximité ont mis de la graisse sur les rails pour empêcher le convoi



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