Lors de la deuxième nuit, le train ralentit alors que le ciel est éclairé par des fusées. Des coups de feu sont tirés à l’extérieur. De l’intérieur les gardiens ripostent. Durant près d’une heure des partisans tirent sur le convoi. Une question se pose à tous : pourquoi leur tire-t-on dessus ? Les prisonniers se couchent les uns sur les autres et essaient de se cacher avec ce qu’ils peuvent, des couvertures ou leur valise. Dès le lendemain matin, Françoise et ses compagnons découvrent les impacts de balles dans le bois des wagons. Même s’ils pensent que cette opération avait pour but de les délivrer, ils comprennent très mal cette manière d’attaquer ce train. La rumeur colporte l’idée que l’attaque a permis l’évasion de vingt-et-une personnes. Parmi elles, quatre auraient été rattrapées et fusillées immédiatement. Beaucoup d’autres auraient bien voulu tenter leur chance mais les allemands ont menacé de procéder à dix exécutions pour un prisonnier évadé.

RENNES EST LIBÉRÉE !

Pendant qu’un premier convoi parti de Rennes poursuit son chemin, un deuxième prend le départ quelques heures avant l’entrée des américains dans la ville. Plusieurs centaines de prisonniers ont également quitté différents lieux de détention pour rejoindre à pied la campagne rennaise près du château de la Prévalaye.

Durant la nuit, des explosions se font entendre, les allemands ont fait sauter tous les ponts de la ville avant de s’enfuir. Un seul a été préservé, grâce aux résistants, le pont Legraverend.

Le sort semble s’acharner sur les convois. Alors que depuis le 1^er août, le général John.S.Wood, commandant de la Quatrième Division Blindée de la IIIe Armée du général Patton, est bloqué au village de La Maison Blanche sur la commune de Saint-Grégoire, à l’entrée de Rennes, une partie des troupes américaines contourne la ville encore occupée par les allemands. Le 3 août, ils passent par l’ouest de la ville, Montfort, Baulon, Messac. Une fois arrivées à Bain-de-Bretagne, les troupes remontent vers Rennes.

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