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LES ALLIÉS SONT AUX PORTES DE LA VILLE.

Au fil des jours, depuis la prison, les détenues suivent avec attention les rumeurs qui circulent concernant l’avancement des Alliés. ça y est, les Américains sont arrivés à Avranches ! Peu de temps après, d’autres informations les positionnent à Pontorson, à une soixantaine de kilomètres de Rennes.

La rumeur dit que les troupes américaines sont aux portes de la ville. Au matin du 2 août, les prisonniers entendent le son du canon tout proche. Au bruit, certains disent qu’ils sont peut-être à moins de dix kilomètres. Soudain, les gardiens passent dans les cellules pour avertir les détenus que les trois quart d’entre eux vont partir. La destination ne leur est pas révélée. Toute la journée, des échanges de tir se font entendre. Et vers quatorze heures, des obus tombent sur la prison. La maison du gardien-chef est touchée. Malgré la peur que ce bombardement provoque, les prisonniers reprennent espoir et pensent que le départ sera annulé. Poussée par la crainte de mourir dans leur cellule, certaines femmes détruisent les portes de leur geôle avec des lits et des chaises.

La cellule voisine de celle de Françoise Élie a été touchée par un obus. La rennaise commence à être prise de panique et pense que sa dernière heure est venue. Le gardien-chef vient leur ouvrir et elles sortent immédiatement toutes en courant alors que des bris de la verrière leur tombent dessus. La gardienne qui surveillait la cellule de Francoise Élie est également dehors. L’allemande est venue avec ses bagages. Comme les autres gardiens, elle semble avoir très peur. Non seulement en raison de l’avancée des Alliés, mais aussi parce que les geôliers se retrouvent désormais au milieu des détenus.

Durant cet après-midi, au cours de leurs déplacements dans la prison, les détenus découvrent une immense réserve de colis de la Croix-Rouge. Ceuxci leur étaient, en principe, destinés. Tout le monde se sert. Les allemands proposent leur aide pour ouvrir les boîtes de conserves. À vingt-et-une heures, l’ordre est donné de rejoindre les cellules pour la nuit. Mais personne ne veut obéir. Une discussion est alors engagée et il est accordé à tous de s’installer au rez-de-chaussée, pour plus de sécurité. Malgré la menace des obus qui peuvent à tout moment tomber sur la prison, les détenus ressentent une grande joie de savoir que leurs libérateurs sont justes à la limite de la commune. Pour eux, il ne fait aucun doute qu’ils vont être bientôt libres.



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