Le 3 juillet, à huit heures du matin, Françoise Élie est extraite de sa cellule pour être jetée dans une voiture cellulaire qui prend la direction de la rue Jules Ferry. En arrivant, elle est conduite au premier étage où un officier lui signifie qu’il va établir son procès verbal. Il lui conseille de changer de défense en la prévenant qu’il sait tout sur elle, sur ses parents et ses grandsparents. Il lui annonce que des camarades de son réseau ont parlé. Ils l’auraient accusé d’avoir emmené elle-même des messages au responsable des renseignements généraux, dans le Morbihan. Mais la rennaise n’a jamais rencontré cette personne. L’ officier saisit alors un nerf de bœuf et la frappe violemment. Comme elle n’est pas attachée sur sa chaise, Françoise Élie se lève et court dans la pièce en criant sous la douleur. L’homme la rattrape et continue de la frapper de toutes ses forces alors qu’elle s’est réfugiée derrière une porte. Il veut l’obliger à donner les noms des résistants qu’elle recevait chez elle. L’ officier saisit violemment Françoise Élie, la ramène sur la chaise et rédige alors le procès verbal.

La rennaise nie tout en bloc, mais elle est contrainte d’avouer certains faits ; des éléments de preuves ont en effet été trouvés chez elle. De nouveau frappée, Françoise Élie est obligée de signer, sans relire.

Onze heures après avoir été sortie de sa cellule, elle y est ramenée vers dixneuf heures, sans rien avoir mangé de la journée. Elle est tremblante, a envie de pleurer, mais finit par se ressaisir, heureuse d’avoir résisté.

Ses amies de détention sont affolées à la vue de ses blessures. Alors qu’elle se déshabille, elles peuvent voir les marques zébrées qu’elle a sur tout le corps. Impossible de dormir ou même de s’allonger sur le dos. Le moindre morceau de tissu posé sur ses plaies lui fait mal. Elle choisit toutefois de se glisser sous ses couvertures pour ne pas laisser les traces apparentes. Elle sait que la gardienne allemande serait trop heureuse de la voir souffrir et la rennaise ne veut surtout pas lui faire ce plaisir.

Dès le lendemain matin, les allemands reviennent la chercher. Ils ont oublié de lui poser quelques questions. De nouveau brutalisée, la résistante ne coopère pas. Au bout d’un quart d’heure, Françoise Élie est raccompagnée dans sa cellule.

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