que les autres franchissent la grille. Oscar Leroux demande alors à sa fille d’appeler la police. Quelques temps après, une voix se fait entendre de l’extérieur, quelqu’un propose de leur venir en aide. La fille de l’ancien adjoint au maire ne se méfie pas et ouvre la porte sans regarder. Les assaillants pénètrent dans la maison alors qu’Oscar Leroux descend l’escalier. Il est mis en joue, mais la police arrive au même instant, mettant un terme à l’assaut. Peu de temps après, en voulant jeter un œil au dehors pour voir si tout était rentré dans l’ordre, Oscar Leroux est grièvement blessé par une rafale de mitraillette tirée depuis la rue.

Le Commandant Eugène Quédillac, grâce à la complicité de sa fille, a quant à lui pu s’enfuir. Le Docteur Roger Maruelle est resté introuvable.

Plus tôt, vers vingt-trois heures, un autre groupe sonne à la porte du logement de fonction du secrétaire général de la Mairie, Gaëtan Hervé. Tandis qu’un membre de la famille ouvre la porte, les visiteurs entrent en trombe dans le logement. Gaëtan Hervé comprend très vite qu’on vient l’arrêter. Quittant sans bruit sa chambre qui se trouve près de la porte d’entrée, il sort en courant du bâtiment et se retrouve dans la rue de l’Horloge, en pyjama. Après être passé devant le commissariat de Police, il fonce vers la place Saint- Germain. Au carrefour des rues de Coëtquen, Baudrairie et Jean Jaurès, il est abattu d’une rafale de mitraillette par une patrouille allemande venue à la rescousse de la Milice. Le lendemain matin, à la levée du couvre-feu, son corps est retrouvé gisant sur le sol.

En mars 1943, Gaëtan Hervé avait en fait déjà eu des démêlés avec de jeunes miliciens. Cela pourrait expliquer la présence du secrétaire général de la Mairie sur cette liste. À cette époque, des jeunes de l’Organisation Franciste, un des principaux partis collaborationnistes, pénètrent dans l’hôtel de ville pour y distribuer des tracts en faveur de la collaboration. Ils sèment alors un énorme désordre dans les différents services, puis rentrent en force dans le cabinet du secrétaire général en jetant des dossiers à terre et se pavanent ensuite dans les fauteuils. Gaëtan Hervé leur reproche alors leur attitude et leur annonce qu’il vient d’alerter la police. Avant que celle-ci n’arrive, les fauteurs de troubles quittent l’hôtel de ville en proférant des menaces contre Gaëtan Hervé et également contre le Maire, François Château.

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