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Le 11 octobre 1943, Franz Nouët, patron du Café de l’Epoque et agent de renseignement du Mouvement de Libération-Nationale, accueille dans son café Jean-Claude Camors. Ce dernier s’y rend pour rencontrer d’autres résistants. Ensemble, ils doivent organiser le rapatriement de vingt-quatre parachutistes américains et anglais, logés chez les membres du réseau, dont Françoise Élie.

À ce rendez-vous, se trouvent Pierre Dumont alias Raoul, Rémy Roure (rédacteur après-guerre au journal Le Monde), André Poirier, un aviateur français qui désire regagner Londres. Il y a aussi Paulette Defesme, jeune agent de liaison originaire de l’Yonne, surnommée Jeannette ou Françoise. Une date doit être arrêtée pour envoyer les parachutistes et les pilotes vers Camaret où les attend un bateau de pêche, le « Suzanne-Renée », qui doit les transporter vers l’Angleterre.

Tous sont attablés dans le fond du café. Jeannette part aux toilettes au moment où entre dans l’établissement Roger Le Neveu 15 dit le Légionnaire, un ancien membre du réseau qui connait bien Jean-Claude Camors et Raoul. C’est donc tout naturellement qu’il se dirige vers eux. Alors qu’ils échangent quelques mots, Roger le Neveu sort son arme et met tout le monde en joue. En réalité, Roger Le Neveu fait partie de la milice et collabore avec les nazis qui l’ont chargé d’infiltrer le réseau Bordeaux-Loupiac. Les résistants réagissent et les coups de feu éclatent, alertant un aviateur allemand. Après une fusillade dans le bar, le groupe du réseau se précipite vers la sortie. Rémy Roure, le journaliste, prend vers la rue Jules Simon où il s’effondre après avoir été touché. Un passant lui apporte les premiers soins. Jean-Claude Camors, Raoul, et l’aviateur français se dirigent vers la rue maréchal Joffre. Les trois compagnons s’engouffrent dans le premier hall d’immeuble et grimpent jusqu’aux combles. Durant la fusillade, Jean-Claude Camors a été grièvement blessé et saigne abondamment. Incapable d’aller plus loin, donne ses dernières instructions à ses camarades avant de les inciter à partir sans lui. Il redescend ensuite aux étages inférieurs. Le bâtiment est inoccupé car il a été touché durant les bombardements et les portes des logements sont fermées. C’est sur un pallier que les Allemands retrouvent son corps sans vie le lendemain matin. Son portefeuille est découvert vide à côté de lui. Avant de mourir, il a vraisemblablement avalé les papiers compromettant qu’il portait sur lui. Ses deux camarades passent trente-six heures sur les toits du quartier, avant de parvenir à fuir. Quant à Jeannette qui se trouvait aux toilettes au moment de la fusillade, elle s’échappe et rejoint Paris.



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