À la suite de ce nouveau bombardement meurtrier, la ville de Rennes prend la décision d’évacuer les scolaires de la ville vers la campagne. Les 15 000 enfants de 3 à 14 ans sont répartis dans une vingtaine de communes. Les établissements secondaires sont également éparpillés vers différents endroits.

Deux autres bombardements ont lieu en août 1943. Très peu de victimes sont à compter parmi la population civile.

En septembre 1943, le groupe Défense de la France a élu domicile dans l’appartement de Françoise Élie, quai Duguay-Trouin. Á présent, Françoise est appelée dans la clandestinité « Le Prophète ». Son logement est devenu le PC opérationnel en liaison avec le mouvement des Côtes-du- Nord, dont les responsables sont l’abbé Eugère Fleury, vicaire de l’église Saint-Michel de Saint-Brieuc, et Jean Métairie, un malouin installé à Saint-Brieuc.

Lorsqu’elle rentre le soir chez elle, Françoise mène ses activités clandestines. Elle y retrouve des parachutistes ou des pilotes, et accueille aussi les réunions secrètes des chefs de groupes. Pour des raisons de sécurité, Françoise doit se séparer de son personnel de maison, mais conserve les employées de l’épicerie, Lucienne Chevalier (épouse Rochereuil) et Suzanne Cormier (épouse Terseul), en qui elle a toute confiance.

LE RÉSEAU BORDEAUX-LOUPIAC DÉCAPITÉ À RENNES

Pourtant, autour de Françoise, le danger guette. Le 7 octobre 1943, Henri Le Guilloux, dit Bossuet 13, est arrêté par la Gestapo à son domicile de la Harpe, dans le quartier Villejean à Rennes. Il est responsable, pour l’Ille-et-Vilaine, du groupe Champagne, dans le réseau de renseignement Buckmaster. De retour à Rennes, après avoir été fait prisonnier lors de la débâcle, Henri Le Guilloux s’est retrouvé chef du bureau du service des collectivités en charge du ravitaillement général. Son emploi lui permet de se déplacer facilement. Il est en contact avec différents groupes de résistants, comme le maquis de Saint-Marcel, à la ferme de la Nouette dans le Morbihan. Il est également en lien avec le réseau Bordeaux-Loupiac dont il rencontre régulièrement son fondateur, Jean-Pierre Camors, au Café de l’Époque, rue du Pré Botté, derrière la poste de Rennes.

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