Au matin du 30 décembre 1942, deux camions cellulaires encadrés par des motards de la gendarmerie allemande, sortent de la prison Jacques Cartier. Ils prennent la direction de Saint-Jacques de la Lande pour se rendre au stand de tir de la Maltière. Tout au long du parcours, les prisonniers chantent avec émotion des chants patriotiques.

Arrivés sur place, les condamnés sont attachés trois par trois à des poteaux pour être fusillés toutes les cinq minutes. Les premiers sont exécutés à 9h20, les derniers vont tomber à 10h18. Le plus jeune d’entre eux, Maurice Fourrier, n’a que 18 ans. Il demande à être fusillé le dernier pour soutenir le moral de ses camarades d’infortune plus âgés, qui laissent derrière eux femmes et enfants. Une fois les exécutions terminées, les Allemands font transporter les corps par les prisonniers « indigènes » réquisitionnés vers le cimetière de Saint-Jacques de la Lande. Sur place, l’ordre est donné de mettre les corps directement dans une fosse commune mais les prisonniers s’y opposent. Sous la pression, les Allemands acceptent finalement de fournir une sépulture décente et font alors fabriquer des cercueils à la hâte.

Butte de la Maltière, à Saint-Jacques-de-la-Lande

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