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LES FUSILLÉS DE LA MALTIÈRE

Après l’entrée en guerre de l’URSS en juin 1941, ce sont les Etats-Unis qui rejoignent le conflit suite à l’attaque surprise de Pearl Harbor le 7 décembre 1941.

L’année 1942 marque aussi les débuts de l’organisation de la Résistance autour de mouvements et de réseaux. Les actions de sabotage et d’attentats contre l’occupant se multiplient. Les résistants sont désormais présentés par les nazis comme des terroristes.

En mars 1942, à Rennes, deux attentats à l’explosif sont perpétrés contre les bureaux des collaborationnistes du Parti Franciste et du Rassemblement National Populaire (RNP). Le 19 avril, une des figures nationales de la collaboration, Jacques Doriot, leader du Parti Populaire Français (PPF), vient en conférence au Théâtre municipal de Rennes. Une grenade lancée dans sa direction explose sans atteindre son objectif.

Devant ces actions de sabotages, plusieurs perquisitions et interpellations interviennent au printemps et à l’été 1942. Le 22 septembre, un vaste coup de filet permet l’arrestation d’une cinquantaine de suspects, parmi lesquels une trentaine de jeunes ouvriers proches des communistes. Ils sont jugés lors d’un procès qui débute le 15 décembre devant le tribunal militaire allemand, au palais de justice de Rennes. L’acte d’accusation est long et témoigne de la vigueur des actions de résistance des accusés : attentats multiples contre le siège du parti collaborateur de Marcel Déat, le RNP, contre le siège du Francisme, contre le bureau de la LVF (Légion des Volontaires Français), vols d’explosifs, multiples sabotages contre les lignes de chemin de fer, câbles et lignes électriques, etc… Au total, 17 chefs d’accusation sont énoncés, auxquels s’ajoute une liste d’attentats en préparation.

Le 22 décembre 1942, le tribunal annonce le verdict, en précisant que les peines prononcées doivent servir d’exemple et éviter de nouveaux attentats à l’avenir. 25 inculpés sont condamnés à mort. Quelques jours plus tard, le rejet du recours en grâce provoque, à l’inverse, une très vive émotion dans la population et renforce les convictions de ceux qui veulent combattre les nazis. Le cardinal Roques et François Château, maire de Rennes, interviennent en vain auprès des autorités allemandes. La nouvelle se répand très rapidement. Ceux qui se sont engagés, à l’image de Françoise Élie, savent alors qu’ils doivent se montrer plus vigilants.



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