Le 11 mai 1941, des récalcitrants bravent le danger et célèbrent la fête de Jeanne-d’Arc. Il est également envisagé d’organiser des rassemblements au cimetière de l’Est en hommage aux victimes du bombardement de la Plaine de Baud. Le 11 juin, le préfet adresse une circulaire à tous les maires du département dans laquelle il indique que l’obéissance stricte au Maréchal Pétain reste la seule chance de salut. Chaque maire est prié d’inviter la population à s’abstenir de tout rassemblement et de toute manifestation. Il met en garde contre des incidents graves avec les forces d’occupation et des mesures sévères de répression auxquelles il serait impossible de faire obstacle. François Château, le maire de Rennes, ne répond pas au courrier du préfet qui lui ordonne, en plus, la fermeture du cimetière de l’Est. Il sera suspendu de ses fonctions par les autorités allemandes pour « refus d’obéissance ».

En août 1941, Louis Coquillet 9, un jeune cheminot communiste et pompier volontaire comme son père, refuse également d’obéir aux ordres de l’occupant. Recherché pour fabrication de tracts et pour détention d’armes, il réussit à s’enfuir après avoir enfermé dans le logement de fonction familial du Palais Saint-Georges, les membres de la Police Spéciale de Vichy venus l’arrêter.

Fin 1941, à chaque coin de la place du Champ Jacquet, des soldats en armes encadrent deux ouvriers qui démontent la statue de bronze de Jean Leperdit, maire de Rennes pendant la Révolution. Comme partout en France, statues, cloches et autres matériaux non ferreux sont réquisitionnés pour être fondus et en faire des canons. Mais la tête de la statue elle, est cachée et épargnée. Après maintes péripéties, la statue de Jean Leperdit - avec sa tête - sera refondue et inaugurée en 1994.

Le 6 juin 1942, Françoise Élie, comme les autres habitants des quais, voient avec inquiétude arriver des camions chargés de matériaux : tiges de fer, ciment, bois. Ils s’installent sur le jardin devant la poste, place de la République. Les ouvriers y construisent un tunnel en béton armé afin de protéger les câbles téléphoniques souterrains qui permettent aux Allemands de communiquer avec Berlin. Cet ouvrage est la risée de la population : la ligne est en effet vulnérable de chaque côté du tunnel.

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