À partir du 31 octobre 1940, la municipalité met en place un « Comité national de secours de guerre » et réorganise la Défense Passive. Objectif : protéger la population et renforcer l’action des pompiers en cas de bombardements.

Dans l’ombre, mais encore en désordre, quelques Rennais commencent à s’organiser pour résister. Autour d’André Simon, receveur municipal, se forme un premier réseau de résistants en lien avec le secrétaire général de la mairie de Montfort-sur-Meu, Etienne Maurel. André Simon fournit de nombreuses autorisations de passages en zone libre ainsi que des faux papiers.

Fin 1940, une Organisation Spéciale (O.S) de la Résistance tente de recruter, dans les écoles de la ville, des jeunes gens hostiles à l’occupation allemande. À l’École d’Industrie du boulevard Laënnec, un groupe de six jeunes collégiens 5 se forme. Guy Faisant, Gilbert Anquetil, Michel Goltais, Jacques Tarrière, Jean Annick et Yves Le Moigne ont environ 16 ans. En juin 1941, ils sont rejoints par Pascal Lafaye, du Cour Complémentaire de la rue d’Echange, alors qu’il n’a que 14 ans. Malgré leur jeune âge, ils participent à de nombreuses manifestations, distribuent des tracts, arrachent ou jettent de l’encre sur les affiches, fleurissent des tombes des victimes du bombardement du 17 juin 1940 au cimetière de l’Est… Ils vont plus loin en volant des armes dans un entrepôt. Suite à une dénonciation, ils sont arrêtés. Seul Jean Annick est libéré. Les six autres, accompagnés de la mère de Pascal Lafaye, subissent un interrogatoire musclé au siège du Service de Sécurité de la police allemande, 10 rue de Robien. Après avoir été incarcérés à la prison Jacques Cartier de Rennes, ils sont envoyés à la prison du Cherche-Midi, à Paris, puis sont déportés « NN » 6 vers l’Allemagne. Jacques Tarrière, Pascal Lafaye et sa mère Marie, ne reviendront pas.

Début 1941, de nouvelles mesures sont prises. Chaque bicyclette doit être immatriculée, la préfecture ordonne la destruction de tous les pigeons ainsi que l’interdiction de photographier ou de filmer à l’extérieur. Les bons de chaussures devenant de plus en plus rares, on voit réapparaître des semelles en bois. Devant le palais Saint-Georges, les files d’attente s’allongent pour obtenir des tickets de rationnement alors que les denrées se raréfient.

Le mardi 21 janvier 1941, la place de la Mairie, située à quelques pas de l’épicerie de Françoise Élie, devient la place du maréchal Pétain.

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