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Mayenne en septembre 1937. En juin 1938, il trouve un logement dans cette commune. Le 11 juillet 1938, Geneviève de Gaulle passe le bac à l’Académie de Strasbourg, région où elle est scolarisée. En octobre, elle est très affectée par la disparition de sa sœur Jacqueline qui décède de la typhoïde à Loiron. En novembre de la même année, elle est inscrite en licence d’histoire à la Faculté des Lettres de Rennes.

Le 2 octobre 1939, son père, officier de réserve est mobilisé au camp de Coëtquidan en qualité de capitaine. Il loue alors un logement à Paimpont, où sa mère les rejoint après le bombardement du Havre. Le 18 juin 1940, alors qu’elles se rendent à Coëtquidan, Geneviève de Gaulle et sa grand-mère se trouvent à Locminé, lorsque les troupes allemandes entrent dans la ville et qu’un prêtre en soutane vient leur annoncer qu’il a entendu à la radio de Londres qu’un jeune général, qui a été secrétaire d’État à la défense nationale, appelle tous ceux qui veulent le rejoindre à poursuivre le combat. Geneviève entend alors sa grand-mère dire discrètement au prêtre : « c’est mon fils. Monsieur le Curé, mais c’est mon fils ! ». Le lendemain, les officiers de réserve, dont Xavier de Gaulle, sont arrêtés et faits prisonniers. Geneviève retourne à Paimpont avec sa famille où sa grand-mère décède dans ses bras, le 16 juillet 1940.

De retour à Rennes, elle commence alors ses premiers actes de résistance en déchirant les affiches de l’occupant, en fabriquant de petites croix de Lorraine ou en arrachant, du pont de la Vilaine, un fanion nazi qu’elle rapporte chez elle comme trophée. En 1941, inscrite à la Sorbonne, elle se rend à Paris. Elle est hébergée par sa tante, Madeleine de Gaulle. Geneviève devient membre du réseau Musée de l’Homme. Elle distribue des tracts dans le métro, effectue des missions de renseignements, rédige des articles, participe à la création de maquis au sein du groupe Défense de la France. Sur dénonciation, elle est arrêtée le 20 juillet 1943, dans une librairie parisienne en possession de papiers compromettants, elle a 22 ans. Elle a tenu à reprendre sa véritable identité.

Elle passe six mois dans la prison de Fresnes puis à la mi-janvier, les prisonnières politiques sont rassemblées à Compiègne avant d’être envoyées au camp de concentration de Ravensbrück. Là, elle se retrouve aux côtés d’amies résistantes aux noms connus, Marie-Claude Vaillant-Couturier, veuve de Paul Vaillant-Couturier, rédacteur en chef de l’Humanité, et de Germaine Tillion, ethnologue. Geneviève de Gaulle arrive au camp en même temps que la mère de cette dernière. Dès les premiers mois de camp, son nom lui fait frôler la mort, et durant les quatre derniers mois elle est mise à l’écart, au bunker, cachot dans le camp sur l’ordre d’Himmler, qui caresse l’espoir d’une négociation avec le général de Gaulle en l’utilisant comme monnaie d’échange.

En avril 1945, elle est remise à la frontière suisse où son père est devenu consul général de France à Genève. Elle est presque aveugle par manque de vitamines et pèse 44 kilos.



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