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se promène dans le camp en arborant le brassard de la Croix-Rouge. Le 29 avril, elle est arrêtée et internée à Hambourg. Le 3 février 1945, lors du premier procès de Ravensbruck en compagnie d’anciennes gardiennes, Binz est condamnée à mort par pendaison.

Elle est pendue à la prison de Hameln, le 2 mai 1947.

22 Le Jugendlager d’Uckermarck : C’est un camp situé à 1,5 km de celui de Ravensbrück construit en 1942 par des hommes prisonniers du camp sur l’ordre de la Police criminelle du Reich. Par décret de 1937, ce camp était d’abord destiné aux jeunes filles allemandes considérées comme « asociales » et « cas désespérés » qui ne correspondent pas aux normes de la « Communauté populaire nationale socialiste » pour un idéal féminin. Ces camps sont appelés plus précisément Jugendschutzlager Uckermark c’est-à-dire « Camp pour la protection des jeunes ». À partir de l’arrivée au pouvoir du parti nazi, en 1933, Hitler est nommé chancelier et met en place un état totalitaire, officiellement raciste, antisémite qui doit durer au moins 1 000 ans. Très vite, 50 000 opposants allemands sont internés. Un premier camp de concentration est ouvert à Dachau. Beaucoup de droits sont supprimés et particulièrement pour la jeunesse allemande. La police et l’assistance publique contrôlent de plus en plus les jeunes considérés comme « inadaptés ». Ils n’ont plus le droit aux sorties nocturnes. Ils ont interdiction de porter des vêtements ou coiffures défiant l’ordre moral officiel, ainsi que le refus de travailler, la prostitution, la rébellion, écouter la BBC, venir en aide ou avoir des amitiés avec des Juifs. Sont arrêtés également ceux ou celles placés dans l’opposition, ceux qui ne veulent pas adhérer aux jeunesses nazies, pour les filles c’est « la ligue des jeunes filles allemandes ». Les jeunes subissent le même sort à cause du comportement de leurs parents : leur alcoolisme ou leur opposition au pouvoir, etc… Tout cela mène tout droit au Jugendlarger. Les jeunes filles qui arrivent dans ce camp perdent leur nom et reçoivent alors un numéro. À partir de 1944, le camp des jeunesses hitlériennes délinquantes est vidé de ses occupantes pour y recevoir des femmes détenues de Ravensbruck, soit environ entre 3 000 et 4 000 femmes.

Le Jugendlager, désigné comme un camp de repos, va permettre des exécutions camouflées de déportées âgées, malades ou impotentes. Tous les moyens sont bons pour tuer les détenues. Une cinquantaine de prisonnières meurent chaque jour à cause des appels qui durent cinq à six heures, avec une demi-ration de nourriture. D’autres sont tuées d’une balle dans la nuque, d’autres se trouvant au Revier reçoivent une piqure et agonisent sur le sol. Parfois on leur fait avaler une poudre blanche pour leur donner la force de supporter un voyage, le lendemain elles sont retrouvées mortes. Certaines sont fusillées ou envoyées directement en chambre à gaz. À partir de janvier



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