²⁰ Yves Milon (1897 – 1987) est né à Guingamp (Côtes d’Armor), le 9 janvier 1897. Ce fils de pharmacien fait ses études au Lycée de Saint-Brieuc et s’inscrit ensuite à l’École de Médecine de Rennes.

Lors de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé le jour même de ses 19 ans, le 9 janvier 1916. En tant qu’étudiant en médecine, il peut prétendre au service de santé mais reste dans l’infanterie où il fait face à l’épreuve des combats. Cela lui vaut la croix de Guerre avec étoile-d’argent. Le 20 mai 1918, blessé par un obus à gaz, il reste hospitalisé dix mois. À sa sortie de l’hôpital, en 1919, il reprend ses études et entre à la Faculté des Sciences, prépare une thèse en géologie puis devient ensuite enseignant. En 1929, Yves Milon est chargé de cours de géologie à la Faculté des Sciences de Rennes, et en 1930, il est professeur. En 1936, il crée, à Rennes, l’Institut de Géologie et en devient le directeur.

En septembre 1939, le professeur Milon n’est pas mobilisable mais ses compétences lui valent une affectation spéciale dans le Service de géologie des armées. En juin 1940, il rejoint Rennes et est nommé doyen de la Faculté des Sciences.

Après le bombardement de la plaine de Baud et l’entrée des troupes allemandes à Rennes, Yves Milon refuse la défaite. Gaulliste de la première heure, il rentre en contact avec la France Libre. En tant que géologue, l’occupant lui demande de repérer des captages d’eau, ce qui lui permet alors de circuler partout en Bretagne, y compris dans les zones interdites. Il en profite pour recueillir des renseignements extrêmement précieux sur les positions allemandes le long des côtes, qu’il transmettra ensuite aux Alliés.

Engagé dans les Forces Françaises Combattantes, il est chargé de mission de première classe. Son entourage partage sa révolte, et son fils Jean, engagé volontaire dans la

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