Dans cette parution

Aller directement à la page

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 36 | 37 | 38 | 39 | 40 | 41 | 42 | 43 | 44 | 45 | 46 | 47 | 48 | 49 | 50 | 51 | 52 | 53 | 54 | 55 | 56 | 57 | 58 | 59 | 60 | 61 | 62 | 63 | 64 | 65 | 66 | 67 | 68 | 69 | 70 | 71 | 72 | 73 | 74 | 75 | 76 | 77 | 78 | 79 | 80 | 81 | 82 | 83 | 84 | 85 | 86 | 87 | 88 | 89 | 90 | 91 | 92 | 93 | 94 | 95 | 96 | 97 | 98 | 99 | 100 | 101 | 102 | 103 | 104 | 105 | 106 | 107 | 108 | 109 | 110 | 111 | 112 | 113 | 114 | 115 | 116 | 117 | 118 | 119 | 120 | 121 | 122 | 123 | 124 | 125 | 126 | 127 | 128 | 129 | 130 | 131 | 132 | 133 | 134 | 135 | 136 | 137 | 138 | 139 | 140 | 141 | 142 | 143 | 144 | 145 | 146 | 147 | 148 | 149 | 150 | 151 | 152 | 153 | 154 | 155 | 156 | 157 | 158 | 159 | 160 | 161 | 162 | 163 | 164 | 165 | 166 | 167 | 168 | 169 | 170 | 171 | 172 | 173 | 174 | 175 | 176 | 177 | 178 | 179 | 180 | 181 | 182

I. LE TERRITOIRE DE RENNES MÉTROPPOLE | 1. LE PROJET DE TERRITOIRE AU REGARD DU DIAGNOSTIC MÉTROPOLITAIN

LA SANTÉ

Si l'état de santé de l'ensemble de la population s'est amélioré, il existe un fort gradient social impliquant que les personnes les plus vulnérables sur le plan socio-économique présentent, en général, un état de santé plus dégradé et accèdent moins aux dispositifs de prévention et de dépistage de façon générale. Ainsi, outre les conditions socio-économiques qui sont moins favorables et influencent la santé, la prévention et le dépistage sont des pratiques beaucoup moins répandues chez les personnes les plus pauvres, surreprésentées dans les territoires prioritaires.

Pour les personnes les plus vulnérables, la santé ne constitue que rarement une priorité, et est reléguée à un rang secondaire parmi les préoccupations quotidiennes (travail, alimentation, logement, lien social…). La prise en compte de la santé intervient souvent quand les problématiques médicales sont installées, ce qui constitue une inégalité face à la maladie et dans le processus de soins. Ainsi inégalités sociales et de santé vont de pair.

À cet égard, la prévalence des bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire 20 (CMUC) et des affections de longue durée sur les territoires prioritaires, ainsi que leur augmentation, témoignent de l'intérêt de cibler les démarches, de construire des partenariats et de privilégier l'« aller vers » afin de développer du lien entre les acteurs locaux et avec les populations fragiles pour qu'elles puissent appréhender leur santé comme une ressource. Or les difficultés financières, la méconnaissance des droits, des structures et de l'offre, la barrière de la langue, les représentations, l'accès à des professionnels de proximité (et sur l'ensemble de la ville), sont autant de variables sur lesquelles il est possible d'agir collectivement pour favoriser l'égal accès de tous à la santé et réduire les inégalités.

c. Des groupes plus vulnérables

Parmi les catégories sociales particulièrement touchées par la précarité, il faut mentionner en particulier, les jeunes et les personnes âgées. S’ils ne constituent pas en tant que tels des groupes marginalisés, une partie d’entre eux, en raison de leur âge, sont plus exposés à la crise. Il importe donc d’être attentif aux risques spécifiques auxquels sont soumis respectivement chacun de ces groupes sociaux pour être en mesure de leur apporter les soutiens nécessaires et améliorer, dans toutes les politiques publiques, la prise en compte de leurs problématiques spécifiques (mobilité, logement, formation, emploi, santé, culture, loisirs, etc.) ou en expérimentant, pour y faire face, de nouvelles modalités d’interventions et d’accompagnement.

LES JEUNES SONT PLUS FORTEMENT CONFRONTÉS À LA PRÉCARITÉ Le territoire rennais est particulièrement jeune, un habitant sur quatre a moins de 25 ans et plus de 45 000 21 étudiants vivent sur l’agglomération. Leur nombre est en augmentation constante depuis 2008. En outre, Rennes Métropole attire de plus en plus d’étudiants étrangers : ils représentaient 11 % des étudiants en 2011 22. Ce dynamisme et ce potentiel sont des atouts pour l’avenir. La crise a cependant rendu vulnérable une partie d’entre eux. Les jeunes sont en effet confrontés à des problèmes au quotidien pour s’insérer sur le marché du travail. Ceci induit des effets en chaîne sur leur projet de vie, trouver un logement, fonder une famille, participer à la vie de la cité. Leur accès à l’autonomie repose aujourd’hui trop souvent exclusivement sur la solidarité familiale.

Le taux de chômage des jeunes adultes est aujourd’hui deux fois plus élevé que pour le reste de la population. En 2009, si le chômage des jeunes de Rennes Métropole est moins élevé que dans les autres agglomérations (19,8 %), l’écart avec celui de l’ensemble de la population (9,8 %) est très important et même légèrement plus que dans les autres agglomérations du panel.

Un risque de décrochage existe pour un nombre croissant de jeunes adultes en difficulté sociale, notamment ceux dont les liens familiaux sont plus distants ou les familles plus pauvres. Ainsi, le nombre de jeunes suivis par la Mission Locale ne cesse de croître. En 2012, plus de 7 500 jeunes sont suivis par la Mission Locale, chiffre en nette augmentation depuis 2007 (après la modification du mode de comptage). Les étudiants boursiers sont nombreux, et beaucoup d’entre-eux subissent une situation de pauvreté et de précarité 23. Les jeunes en situation d’échec scolaire ou universitaire sont également plus fortement soumis aux risques sociaux. La part des 15-24 ans sortis de formation initiale sans diplôme est de 11,9 % sur Rennes Métropole, soit un niveau largement plus faible qu’ailleurs (16,5 % en moyenne dans le panel).

(20) La CMUC permet à toute personne, résidant régulièrement en France et de façon ininterrompue depuis plus de trois mois, en situation régulière, dont le revenu mensuel du foyer ne dépasse pas un montant maximum de bénéficier d'une protection complémentaire gratuite et renouvelable. Le plafond était de 716€ mensuel pour une personne seule au 1er janvier 2013.

(21) On compte en 2012-2013, 63 000 inscrits mais tous ne vivent pas à Rennes Métropole.

(22) cf. Baro’Métropole

(23) 17 143 étudiants boursiers. Source : Observatoire métropolitain de l’enseignement supérieur, recherche, innovation et vie étudiante. 2014 AUDIAR



21