La revue RH&M - N°68 - Janvier 2018 - 17

Et les offres d'assesment informatisées désormais nombreuses sont-elles une menace ?
À titre de rappel, la nouveauté n'est
pas dans les tests, car depuis plus de
20 ans, les cabinets de recrutement
utilisent des tests de personnalité ou
de comportement visant à analyser
l'interaction des individus dans leur
environnement de travail. Avec l'arrivée des nouvelles technologies,
ces solutions d'évaluation se sont
multipliées mais surtout automatisées, permettant une identification
algorithmique des « softskills ». Si
l'utilisation simplifiée de ces outils
est indéniablement un support au
métier de conseil en recrutement,
elle n'est en revanche pas suffisante
dès lors qu'il s'agit d'un processus
de recrutement plus complexe. À
ce niveau de recherche, il est nécessaire de faire intervenir un recruteur
en mesure d'interroger le candidat
pour approfondir l'analyse des
résultats obtenus par le test. Les
psychologues s'accordent à dire
que cette phase de debrief représente plus de 75% de l'intérêt final
des solutions d'assessment : c'est
précisément là, dans l'échange, que
la motivation intime et profonde des
deux parties s'exprime. En outre ces
solutions présentent des risques
éthiques lorsqu'elles sont mal utilisées.
Est-ce que le SYNTEC réalise
des études pour anticiper
les nouveaux métiers à l'ère
de l'intelligence artificielle et
de la robotisation ?
Oui nous avons une commission de
veille sur les nouvelles technologies
où nous mettons en commun toutes
nos expériences et connaissances.
Le recrutement des cadres est
en progression. Quels sont les
nouveaux critères imposés par
les entreprises, notamment
en matière de compétences et
qualités individuelles ?

La compétence est en train de devenir une denrée rare. Le chômage
des cadres reste inférieur à 4%. La
qualité individuelle désormais prioritaire est la motivation, l'engagement. Les savoir-faire des cabinets
résident précisément dans notre
capacité à identifier ce moment où
les talents déjà en poste sont prêts
à bouger pour rejoindre une entreprise recruteuse.
Entre la diversité des modes
de recrutement, les nouveaux
critères de sélection, l'émergence des nouveaux métiers,
les difficultés à trouver des
bons profils, et le risque de se
tromper, les DRH sont-ils bien
préparés à y faire face ?
Les DRH ont déjà entamé une lente
révolution depuis 10 ans. Ils sont
devenus les partenaires stratégiques
des dirigeants sur un enjeu concurrentiel nouveau : les talents. On doit
gagner des parts de marché, oui,
mais surtout ils faut attirer , motiver
et retenir les individualités qui font
la différence.
Quels sont les enjeux à venir ?
L'éthique à l'égard des candidats va
se placer au centre du débat. Le rapport de force s'est rééquilibré. C'est
pourquoi au Syntec nous avons affiché notre engagement vis-à-vis des
candidats au travers de notre charte
du recrutement responsable. Nous
avons des obligations de transparence, de conseil, d'éthique, qui
doivent être très clairement formulées pour lutter contre les discriminations et les injustices. Nous allons
œuvrer dans les années qui viennent
pour proposer les meilleurs services
possibles. C'est un métier difficile,
car 99 % des candidats sont au final
insatisfaits puisqu'ils n'obtiennent
pas toujours la place convoitée. Mais
c'est à nous d'expliquer, de faire
baisser ce sentiment de frustration.
Avec un objectif qui est vraiment de
dynamiser le marché de l'emploi.

LANCEMENT DU
CLUB SIRH
Mardi
13 Février 2018

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