ParaMag - N°373 - Juin 2018 - 57

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modèle ou de taille pour une voile plus
performante.

Acquérir de l'expérience prend du
temps. Quelques centaines de sauts
ne suffisent pas. Quelques années sont
nécessaires, voire même plus d'une
dizaine, à raison de 200 à 300 sauts par
an minimum. C'est tout au long de son
expérience qu'un parachutiste apprend
à connaître sa ou ses voiles dans tous
types de conditions. 300 sauts sont à
peu près équivalents à 10 heures
de pilotage sous voile.
Quand on commence à conduire une
voiture, on est plus ou moins nerveux,
selon, et on fait des erreurs. 10 heures
de conduite ça ne représente pas grandchose, et c'est bien au-delà que l'on
commence à être à l'aise au volant.
On n'imagine pas qu'un conducteur
ayant quelques dizaines d'heures de
conduite seulement se mette au volant
d'une voiture de course dans un trafic
normal.
En ramenant cette comparaison au
pilotage sous voile, il semble d'autant
plus évident que même un volume de
1000 sauts est certainement un peu
juste pour envisager un changement de
voile et de taille pour des performances
plus radicales.

Question 4.

Est-ce que je peux atterrir sereinement
avec ma voile actuelle, dans des
conditions difficiles ?
Se poser avec une voile qui nous correspond, avec un minimum d'expérience et
dans de bonnes conditions, c'est plutôt
facile, et d'autant plus sur une aire d'atterrissage que l'on connaît parfaitement.
Mais qu'en est-il lorsque les conditions
sont difficiles, par exemple suite à un
mauvais largage qui oblige à se poser
dans une zone réduite sans avoir le vent
de face, ou alors avec des obstacles qui
apparaissent tardivement ?
Si on n'est pas très à l'aise et serein dans
ce genre de situation, alors il ne convient
pas de descendre en taille de voile, car
cela peut être un facteur supplémentaire
qui complique un atterrissage avec des
conditions difficiles.

Ai-je demandé l'avis à différents
instructeurs, spécialistes ou personnes
très expérimentées ?

Poser les bonnes questions aux bonnes
personnes est un processus qui prend
souvent du temps si on veut obtenir les
bonnes réponses. Il ne faut pas prendre
pour acquises les recommandations
demandées à une première et seule
personne quand on souhaite descendre
en taille de voile. Il faut avoir constaté
ou s'assurer que les personnes à qui
on demande conseil sont crédibles et
réputées.
Il est indispensable d'avoir des avis
de plusieurs personnes différentes et
de recouper leurs réponses. Et, pour
entreprendre une bonne réflexion, il est
indispensable de consulter le diagramme
de la charge alaire de la voile que l'on a
envie d'acquérir.
Certains constructeurs (ou leurs revendeurs) donnent accès à des diagrammes
qui indiquent le poids maximum
conseillé pour tel type de taille de voile et
selon le type d'expérience de l'utilisateur,
généralement classée par catégories
(intermédiaire, avancé, expérimenté).
Le site pureskydive.com (diagramme 3)
est intéressant et très pratique.
Il regroupe sur un seul tableur :
1) le calcul de la charge alaire en fonction
de son poids, du poids précis de son
équipement et de la taille de voile utilisée,
2) la position de la charge alaire obtenue
dans un type d'utilisation - basique,
intermédiaire, avancé, expert - rapporté
à un nombre de sauts.
En déplaçant le curseur, le parachutiste
peut déterminer la taille qui correspond
à son type de pratique. Il y a même un
mode «tandem» !

Conclusion

On le sait, les accidents les plus
fréquents sont ceux qui se produisent
à l'atterrissage. Utiliser une voile plus
petite que celle qu'il serait plus raisonnable d'utiliser est un facteur qui peut
engendrer un éventuel accident, et qui
peut en alourdir les conséquences.

Diagramme 3 (ci-dessus)
Le site pureskydive.com propose un calculateur qui
prend en charge plusieurs facteurs : charge alaire
en fonction de son poids et du poids précis de son
équipement, taille de voile utilisée, type d'utilisation
et nombre de sauts.
http://pureskydive.com/canopy
-wing-loading-calculator/
lien court : http://goo.gl/St7hRe

De plus, avec une voile plus petite et/
ou plus performante, il n'y a pas qu'à
l'atterrissage où ça va plus vite :
toute la partie sous voile est plus rapide,
il faut donc réagir et savoir prendre les
bonnes décisions bien plus rapidement.
Descendre en taille de voile n'est vraiment
pas un choix à faire sous impulsion.
Il faut y réfléchir, répondre aux questions
ci-dessus et demander avis ou conseil,
quelle que soit son expérience. ■

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57
Juin18:373
paramag.fr

Question 5.

SÉCURITÉ

Mais si on n'a jamais exploité toutes les
ressources de la voile qu'on utilise, il n'y
a alors pas vraiment de raison de passer
sur un modèle plus performant, ou une
taille inférieure.»
http://www.pureskydive.com http://pureskydive.com/canopy-wing-loading-calculator/ http://www.goo.gl/St7hRe http://www.pureskydive.com http://www.paramag.fr
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