ParaMag - N°373 - Juin 2018 - 53

Tableau A (ci-contre)
Exemple d'aménagement de -11% (en rouge) sur la
progression en tailles minimum de voile indiquées
par l'outil de calcul fédéral, en fonction du nombre
de sauts et pour un poids de 75 kg.

SÉCURITÉ

Les réglementations de 2016 et 2017 ont
été mises en place suite à une nouvelle
recrudescence d'accidents graves et
mortels survenus sous voile, de nouveaux modèles hautes performances
étant apparus sur le marché. Dites de
«classe 6», ces voiles étaient considérées comme des prototypes, mais
certaines étaient déjà impliquées dans
les accidents de 2015.
Actuellement, et pour résumer, la
réglementation relative à l'utilisation des
voiles principales s'articule autour de
trois axes :
■ limitation de la taille de voile minimale
autorisée en fonction du nombre de
sauts et du poids,
■ régulation pour chaque changement
de type ou de taille de voile,
■ mise en place de «zones de PSV»
(pilotage sous voile) dédiées à la mise
en survitesse.
Notre article ce mois-ci concerne les
deux premiers axes, avec un point supplémentaire à prendre en considération :
l'aménagement éventuel de -11% par
rapport à la taille de voile indiquée par
l'outil de calcul (voir tableau A).
Cet aménagement est intégré dans la
réglementation, mais il n'est possible
que sur appréciation et autorisation
d'un directeur technique ou d'un
initiateur BI5 ou B5.
Au final, le pratiquant qui respecte
toute cette réglementation est en droit
de se sentir en sécurité, et pourtant
cela ne suffit pas toujours. Ce n'est pas
parce que l'on traverse la route «dans
les clous» qu'il n'y pas de danger. Pour
prendre un autre exemple, la glissière de
sécurité peut vous empêcher de sortir de
la route, mais lorsque vous la touchez,
il est déjà presque trop tard et elle peut
aussi faire très mal.

Et en ce qui concerne l'utilisation des
voiles principales, nous les avions expliqués à plusieurs reprises dans ParaMag,
en voici un rappel succinct.

Il n'y a pas que la
taille qui compte

Il existe de nombreux types de voiles,
9 caissons, 7 caissons, bi-cellulaires,
tri-cellulaires, de diverses marques, et
pour une même taille donnée, ces voiles
volent et se comportent différemment.
Certaines voiles sont calmes et, par
exemple, elles pardonnent un largage un
peu trop long ou une erreur de pilotage.

considérables qui existent entre ces
quatre voiles de même catégorie :
Pulse, Sabre2, Storm et Spectre, soit
deux voiles «neuf caissons» et deux
«sept caissons».
Compare4 décortique et compare,
sous forme de diagrammes, neuf caractéristiques telles que les ouvertures, l'arc
de recouvrement, la plage de vitesse,
le flare, la réactivité aux commandes, etc.

D'autres sont piqueuses et arrivent au
sol très rapidement. Afin d'aider à s'y retrouver, un classement a été établi selon
certaines tranches de charges alaires
conseillées. Les voiles de différentes
marques et de tout type sont ainsi réparties en 6 classes, de 1 à 6, les classes 1
étant les voiles école.
Malgré ce classement, un flou persiste
lorsque plus d'une quinzaine de voiles
différentes se trouvent dans la même
classe, c'est le cas pour la 2 et 3.
C'est tellement vrai que le célèbre
fabricant américain Performance
Designs a mis au point récemment un
nouvel outil qui permet de comparer,
de façon précise et sous forme de
diagrammes, quatre voiles différentes
de sa marque, dans la classe 2 et 3.
Ce diagramme se nomme Compare4
et se trouve sur le site Internet du
fabricant : http://www.performancedesigns.com/compare4/
Sur le thème de «On n'est pas tous
coulés dans le même moule» et «chaque
voile est unique, mais une seule voile ne
peut convenir à tous les parachutistes»,
Performance Designs s'engage une fois
de plus dans la voie de l'information
et de la pédagogie.
C'est très intéressant et les comparaisons mettent en évidence les différences

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Photos ci-dessus
Parmi les neuf caractéristiques décrites et comparées par Compare4 de Performance Design :
le flare, la réactivité aux commandes et les ouvertures.

Juin18:373
paramag.fr

Il en est de même pour toute réglementation, elle a aussi ses effets pervers.

Source FFP

Et puis l'année 2017 était de nouveau
marquée par des changements importants de réglementation. Elle s'adresse
désormais à tous les pratiquants,
puisque les parachutistes confirmés souhaitant pratiquer la survitesse (prise aux
élévateurs avant ou par un virage à plus
de 90°) doivent valider certains modules
de formation du Bi5.

http://www.performancedesigns.com/compare4/ http://www.performancedesigns.com/compare4/ http://www.paramag.fr

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