ParaMag - N°368 - Janvier 2018 - 24

ACTUALITÉ

Un seul accident peut générer des remboursements de plus de 100.000 euros
pour une simple fracture. C'est un phénomène de société, calqué sur le modèle
américain, où chacun tente de tirer le
meilleur parti possible d'un accident en
«faisant jouer» les assurances.
Qui plus est, les para-pros biplace ont
une obligation de résultat, contrairement
aux moniteurs tandem sportifs qui ont
une obligation de moyens. Il est d'autant
plus facile pour leurs passagers de trouver
des bonnes raisons d'indemnisation,
même si le pilote biplace n'a commis
aucune faute technique.
Des exemples concrets ont été présentés
par AMTI, durant le colloque...
Dans le cadre d'une opération
«incentive» avec un comité d'entreprise,
la victime d'un accident de parachutisme
tente de requalifier son sinistre en accident du travail. Dans un autre cas, une
passagère qui s'est blessée elle-même
suite à sa mauvaise position à
l'atterrissage, a été fracturée et opérée.
Elle a réussi à faire valoir divers
préjudices, que ce soit pour le travail,
mais aussi personnels (dont un
préjudice... sexuel !).
Au final, et comme le nombre des
assurés para-pros n'est pas très
important, le total des primes versées
ne suffit plus à maintenir l'équilibre.
Le seul moyen pour continuer à être
assuré est de prendre des mesures
dans le but de limiter encore davantage
l'accidentologie. L'évolution de la formule
du colloque biplace vers la forme d'un
«safety day» avait déjà été décidée l'an
dernier, la décision est prise d'en rendre
la participation obligatoire une fois tous
les deux ans pour les membres.
Le contenu du prochain «safety day»
portera sur :
■ rappel des procédures de secours,
■ rappel des règlements et arrêtés,
■ RETEX accidents significatifs
dans le monde,
■ informations sur les matériels
et leurs évolutions,
■ points sécurité sur les diverses
techniques de prise de vue.

AG du SNPP
Janvier18:368
paramag.fr

L'assemblée générale du SNPP s'est
déroulée à Paris, le samedi 9 décembre
dernier, au lendemain du colloque
biplace.
Le syndicat compte actuellement 192
membres, dont 30 nouveaux adhérents
en 2017. La DGAC recense 292 brevets
para-pros et 247 licences biplace valides
en décembre 2017.

43 licences biplace ont été délivrées en
2017, ainsi que 65 cartes de stagiaire
para-pro. La corporation se porte donc
bien et son système de formation est
efficace.

Photo ci-dessus
L'assemblée générale du SNPP, présidée par
Christophe Courtois. Le syndicat compte actuellement 192 membres, dont 30 nouveaux adhérents
en 2017. Photo Bruno Passe

Au sein de cette population, l'estimation annuelle d'activité 2017 pour les
membres du SNPP est évaluée à 16320
sauts solo et 74880 sauts biplace.
Si l'on rapporte ce chiffre d'activité à
l'ensemble des brevets para-pros actifs,
on obtient une estimation totale annuelle
de 92400 sauts biplace.

Un point sur les statuts socioprofessionnels a été fait, préconisations à
l'appui suite aux verdicts rendus dans
deux procès récents dans le Sud-Ouest,
procès initiés sur dénonciations avérées.
D'autres sujets étaient à l'ordre du jour :
présentation d'un projet de modification
de l'arrêté biplace et d'une charte du
parachutiste professionnel.

Parmi le contenu habituel tel que bilan
financier, rapport moral et votes divers,
l'accent a de nouveau été mis sur le
sujet de l'assurance et l'accidentologie.
Les nouvelles mesures ont été expliquées : contenu du «safety day»
obligatoire, durcissement de la formation
initiale et possibilité de souscrire des
assurances complémentaires.
Un projet de cotisation variable lors
du renouvellement de l'adhésion au
SNPP, en cas de sinistres récurrents,
a également été abordé. Une nouvelle
procédure de suivi des accidents est
également mise en place.

À l'issue des votes de l'AG et de la
réunion du conseil d'administration
avec le nouveau membre élu, voici la
composition du bureau du SNPP :
Christophe Courtois (président),
Pierre-Yves Eugène (vice-président),
Emmanuel Gely (secrétaire général
et trésorier), Ludovic Chevet (référent
matériel), Olivier Maheu (référent
formation), Pierre Lhopitallier (référent
assurances), Gérald Van Keymeulen
(animateur).
La date de la prochaine assemblée
générale du SNPP est fixée au 8
décembre 2018, elle sera précédée
du «safety day». ■

Manex SPO ou NCO, à chacun le sien !

L'arrêté du 18 août 2016, qui réglemente les exigences techniques et les
procédures administratives applicables aux opérations aériennes,
distingue deux types d'exploitants : commercial ou non commercial.
Cette distinction se fait (entre autres) par le Manex, dont fait l'objet toute entité
parachutiste, qu'elle soit associative ou professionnelle, qu'elle organise des
largages en parachutisme sportif ou en travail aérien.
Le Manex est une obligation réglementaire que doit remplir tout exploitant
d'aéronef. C'est un document élaboré autour de l'exploitation : nombre
et performances des avions, équipements, délivrance des formations
spécifiques à l'activité, etc.
C'est un peu la bible de l'exploitant aéronautique, et chaque type d'exploitation
tient un type de Manex qui lui correspond.
Pour les exploitants non commerciaux, c'est le Manex NCO. En parachut isme,
il concerne les associations non commerciales. Pour les exploitants commerciaux,
c'est le Manex SPO (special operations). En parachutisme, il concerne les «organismes à but lucratif» qui pratiquent tout type de largage de parachutistes
et les entreprises para-pros, à l'instar de tout autre type de travail aérien :
tractage de banderoles, épandage, etc.

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