ParaMag - N°367 - Décembre 2017 - 51

Et c'est pourtant ce qui s'est passé,
le Goyos Quartet est monté sur la
deuxième marche du podium durant
le championnat de France, pour sa
première participation en catégorie
nationale, en 1977 à Vichy.
«Les Cénobites étaient logiquement
vainqueurs cette année-là, mais nous
avons devancé l'équipe de l'ETAP, qui
était pourtant meilleure que nous, en vol.
L'ETAP s'est tiré la bourre avec les
Cénobites et ils se sont cassé la figure
sur un saut. Et cela a suffi pour que
nous passions devant eux. Et c'était
principalement grâce au temps que
nous arrivions à gagner avec notre
sortie accrochée.»
En France, les autres équipes se sont
ainsi rendu compte de l'intérêt de sortir
accrochés, la technique du Goyos
Quartet a donc été copiée, et puis bien
sûr, elle s'est ensuite développée.
Certaines des meilleures équipes,
qui avaient la possibilité de s'entraîner
de Pilatus (rare à l'époque), ont tenté
de sortir d'autres types de figures
accrochées en compétition.
La sortie accrochée est devenue un
standard, la technique a évolué,
le règlement et les méthodes de jugement
aussi, avec l'apparition de la vidéo en chute
(voir article «Flash-back : L'introduction
de la vidéo air en vol relatif de compétition» ParaMag n°361 de juin 2017).
Il y eut quelques périodes de transition
et d'alternance, à commencer par une
phase mixte entre sortie accrochée et
sortie libre, en fonction du programme
imposé ou libre, ou encore la neutralisation
de la sortie (mise en route du chronomètre
au moment du lâcher de la première
figure et non pas de la sortie d'avion).

«Au début des années 80, Michel Porte,
notre capitaine du Goyos Quartet, est rentré
en équipe de France à 8, chez Icarius.
Pour ma part, je suis allé sauter à la Ferté
Gaucher où j'ai intégré l'équipe Epsilon.
Notre capitaine était François Burgaud,
dit «Bubu» et on s'entraînait à 4 et à 8,
c'était une équipe qui marchait bien.
Je me souviens qu'on faisait aussi du
voile contact après l'ouverture en vol

Le para-pro
et le biplace

«En 1985, afin d'éviter un deuxième
divorce (rire...), j'ai arrêté la compétition
de vol relatif qui prenait beaucoup de
temps, et je suis retourné sauter
plus tranquillement à Mourmelon.
En 1991, je me suis tourné vers le
biplace en tant que parachutiste professionnel. À l'époque, il n'y avait pas
encore de gros volumes de sauts,
une cadence de 50 sauts en biplace
par an, c'était beaucoup.»

Tandem ou biplace ?

Terminologie et sémantique...
Dans le langage courant, et aussi de façon générale dans ParaMag,
nous utilisons le mot «tandem» pour parler de cette activité, quelle que soit
son contexte. C'est d'ailleurs lié à la traduction anglo-saxonne qui est
identique : «tandem».
Or, en France, le tandem se pratique dans deux domaines d'activité,
pour rester dans le langage courant : le ministère des sports et les BPJEPS
(«brevet d'État») d'un côté et l'aviation civile et les brevets para-pros de
l'autre. Pour parler de l'activité tandem, les para-pros ont d'abord utilisé la
terminologie «pilote tandem» avant d'utiliser actuellement «pilote de parachute biplace». La fédération de parachutisme (FFP) utilise la terminologie
«moniteur tandem».
Pour les puristes...
Parachutiste professionnel, DGAC (Direction générale de l'aviation civile) :
arrêté du 3 décembre 1956 relatif à la création d'un brevet et d'une licence
de parachutiste professionnel et d'une qualification d'instructeur, version
consolidée le 11 octobre 2016.
BPJEPS, Ministère des sports : arrêté du 27 février 2017 portant création
de la mention «parachutisme» du brevet professionnel de la jeunesse,
de l'éducation populaire et du sport, spécialité «éducateur sportif».

Bibliographie

n Magazine Pilote Privé n°70 d'octobre 1979, article «Châteauroux 79»
par Dominique Coutel et Paul A. Langlade. Collection privée Guy Sauvage
n Magazine Les Hommes Volants de décembre 1966, article «Victoire de la
France à la 3ème Coupe du monde de vol relatif en R.S.A.», par Jean Gaudron.
Collection privée Musée de la chute à Strasbourg.
n Mensuel Chute n°13 d'août-septembre 1977, article «Vichy VR»,
par Jean-Pierre Bolle. Collection Privée Guy Sauvage
Remerciements à Frank Mahut, Michel Pissotte, Marc Lehelley et Charly
Baum pour les recherches spatiotemporelles dans les carnets de sauts,
dans les pages de règlement et... au fin fond de leur mémoire !

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Décembre17:367
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Il est intéressant de faire le parallèle
avec la soufflerie, même s'il n'y est plus
question de sortie, mais d'entrée !
Là aussi l'évolution entre «entrée libre»
et «entrée accrochée» a pris du temps.

Un peu de voile
contact

relatif. Nous étions quelques équipes à
faire cela en France. C'était une pratique
importée des États-Unis. Généralement,
on s'appontait à deux, François Burgaud
et moi, et on se posait comme ça».
Ensuite cette pratique a été interdite par
la fédération, car elle se développait de
façon sauvage et il y a eu des accidents.
Le voile contact est devenu une
discipline à part entière, à pratiquer
spécifiquement.

PORTRAIT

«Les meilleures équipes à 4 de l'époque,
à commencer bien sûr par l'équipe de
France, les Cénobites Tranquilles
(de Bergerac), volaient plus rapidement
et mieux que nous. Mais grâce à notre
sortie accrochée, nous gagnions du
temps. À l'issue des compétitions
sélectives, nous avions gagné notre
sélection pour le championnat de France
à Vichy. Nous pouvions même prétendre
à un podium, mais sans imaginer
pouvoir battre les deux équipes leaders,
les Cénobites et l'ETAP».

Lors des premiers championnats de
France, en 2008 chez Aérokart,
la première figure (une étoile) se
construisait en libre, comme pour les
sorties neutralisées en saut d'avion,
et le chronomètre démarrait au lâcher.
Il a fallu quelques années pour en arriver
finalement à une entrée directe accrochée avec déclenchement du chronomètre au moment où l'équipe quitte,
non pas le plancher de l'avion,
mais le sol de la soufflerie.

que sortir accrochés était fondamentalement une bonne chose pour gagner du
temps et donc des points.

http://www.paramag.fr

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