ParaMag - N°367 - Décembre 2017 - 49

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Photo ci-contre en haut
L'équipe à 4 Goyos Quartet, en 1977 (de gauche
à droite) : Jean-François Chappel, Michel Porte,
Yannick Trancart et Louis Baconnier. La photo a été
prise devant le Cessna duquel ont été réalisées
les premières sorties accrochées de l'équipe.
On distingue le marchepied, au-dessus de la
roue de l'avion.

PORTRAIT

En me voyant arriver, les jeunes de 16
ou 18 ans ironisaient à mon sujet, j'étais
déjà presque vieux à leurs yeux et je
démarrais «sur le tard». Mais je leur
répondais : marrez-vous les jeunes,
vous allez commencer à sauter,
puis vous allez vous marier et vous arrêterez pour vous occuper de votre famille.
Et moi, je continuerai à pratiquer plus
longtemps que vous.»

Agnès Laperrière

Photo ci-contre en bas
Le Goyos Quartet lors d'une sélective à Moulins,
en 1977. Avec un jugement qui se faisait depuis
le sol, en direct et à la binoculaire, il fallait que les
figures soient «claires aux yeux des juges».

C'est ce qu'il a fait avec moi et ça a été
réglé en deux sauts. Ça m'a donné envie
de faire du vol relatif.»

La compétition

C'est en 1976 à Moulins que Louis a
participé à son premier championnat de
France, avec son équipe de vol relatif à 4 :
le Goyos Quartet, dont le capitaine était
Michel Porte, futur membre de l'équipe
de France. Les deux catégories étaient
les «excellences» et les «nationaux»,
équivalent des catégories «nationale 1»
et «nationale 2» actuelles.
«On sautait encore avec des parachutes
«dorsaux-ventraux» et des voiles principales hémisphériques.»

Tandis que les Américains, menés par
Jerry Bird et jusque-là plutôt habitués

à gagner en 10 vitesse, devaient se
contenter de la deuxième place à 8
et de la troisième place à 4.
Avec un jugement qui se faisait depuis
le sol, en direct et à la binoculaire, cette
première compétition internationale de
séquence en vol relatif montrait que tout
restait encore à découvrir dans le vol
séquentiel. Il fallait que les figures soient
«claires aux yeux des juges» comme le
stipulait un règlement encore incertain
sur divers points et qui ne demandait
qu'à évoluer.
«C'est sur une initiative de notre chef de
centre Jean-Jacques Barthe que nous
avons innové avec la sortie accrochée à
4. Jean-Jacques nous disait «Le règlement demande de montrer une figure
claire aux yeux des juges, c'est tout.»
Pour la première figure, effectivement le
règlement ne nous obligeait pas à sortir
séparément, et Jean-Jacques nous a
persuadés de sortir accrochés, lui-même

convaincu que cela nous ferait gagner
du temps».
La sortie accrochée se pratiquait déjà,
en couplé et même à plusieurs (voir
article «Il y a 60 ans, l'invention du relatif» paru dans le ParaMag n°359 d'avril
2017). Mais sortir une figure de vol
relatif, dans un objectif de compétition,
c'était tout autre chose. De mémoire de
relativeurs, seuls les Américains sortaient déjà accrochés, lors de la coupe
du monde de 1976, en Afrique du Sud.
Cela ne leur avait pas réussi, même si
leur défaite n'était pas liée à la sortie, car
c'est durant le vol qu'ils ont perdu, à 8
par exemple, en éclatant un cater. Après
des années de 10 vitesse et d'interdiction absolue de sortir accrochés, les
Américains avaient tout de même réussi
à mettre au point une sortie accrochée
à 10, «la Tarentule», qui fonctionnait
parfaitement. Une sortie qu'ils utilisaient
surtout pour faire la démonstration,

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C'est cette même année que la
séquence a fait son apparition à la
troisième coupe du monde de relatif à
Oudts Hoorn, en Afrique du Sud. Petite
révolution dans le milieu encore réduit
des relativeurs, le «travail relatif
«devenait du «vol relatif», le 10 vitesse
cédait la place à la séquence. La France
y est entrée par la grande porte, en gagnant
l'or à 8, avec les Icarius, et l'argent à 4,
avec les Cénobites Tranquilles.

Michel Pissotte

On constate bien aujourd'hui que c'est
exactement ce qui s'est passé !
«Mon moniteur était Jean-Jacques
Barthe et lorsqu'il a fondé le centre de
Mourmelon, nous avons été plusieurs à
le suivre là-bas. Il était un des pionniers
de ce que l'on appelait encore le travail
relatif, et il nous a initiés à cette discipline nouvelle et atypique à l'époque.
Il n'y avait pas encore de vidéo ni de
soufflerie, et il n'hésitait pas à sauter
avec nous pour corriger directement
certains de nos défauts en chute.
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