ParaMag - N°366 - Novembre 2017 - 55

Arnaud Morey

Et le Mont dans tout cela... ? Alors qu'il est le pôle d'attraction de cet
évènement, bien que l'on trouve facilement des informations à son sujet,
quelques mots s'imposent pour lui dans cet article ! Le mont Saint-Michel
et sa baie constituent un des sites touristiques les plus visités de France,
et un des plus connus en Europe. Il reçoit quelques millions de visiteurs
chaque année. Depuis 1979, il est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial
de l'humanité de l'UNESCO. Il est classé monument historique depuis 1874.
L'abbaye a produit et conserve de nombreux manuscrits. C'est devenu un haut
lieu de pèlerinage depuis que des bénédictins s'y sont installés, en 966,
à la demande de Richard 1er, duc de Normandie.
Pour les parachutistes, la présence de l'archange saint Michel, à 160 mètres
au sommet de la célèbre abbaye, est primordiale. En 2016, il s'est absenté
durant plus de deux mois pour une restauration nécessaire, après des décennies d'exposition au climat maritime. Il a été finement sablé, et redoré
avec un or plus épais pour mieux résister à l'érosion, les vents marins, la
foudre et l'abrasion du sable. Il serait ainsi reparti pour cycle de 40 à 50 ans,
selon l'atelier Socra, basé près de Périgueux, et qui fut chargé du «lifting»
de l'Archange. C'est en hélicoptère qu'il a été décroché et raccroché de son
surplomb, pour voyager de Normandie en Dordogne, aller et retour.

Bref, lorsque le premier avion de
l'après-midi repartait enfin, personne
ne savait vraiment quel serait le sort
des deux autres. Pour ceux qui avaient
la chance d'être dans cette reprise, la
joie était revenue et encore davantage
lorsque l'aiguille de l'altimètre a dépassé
2000 mètres, en montée vers la baie du
mont Saint-Michel. C'est incroyable comment le parachutisme, pas son intensité,
est capable d'effacer plus d'une heure
de frustration en seulement une minute !

Enfin, le Mont...

Avec une vitesse de largage de 100
nœuds, à 1500 mètres, pas vraiment de
temps pour du VR... Juste une photo
furtive en sortie et ensuite quelques
images sous voile. Cet avion était largué
principalement pour se poser aux herbus, tout comme la dizaine de reconstituants italiens en automatique placés au
fond de la carlingue et qui sont largués à
500 mètres, dans un deuxième passage.
Le public doit maintenant attendre le
deuxième avion de l'après-midi pour
voir tout un groupe largué sur l'esplanade. Mais déjà beaucoup de gens sont
partis, il se fait tard. Pour le largueur,
la situation se complique, il n'est plus
question de faire deux passages, les 20
paras doivent sauter «dans la foulée»
pour gagner du temps. Le vent soutenu
le permet, les plus confirmés viennent
sur la petite zone de démo et les autres
s'éparpillent aux alentours, quitte à rentrer avec les pieds boueux. Peu importe,
ils ont eu leur récompense, ce fameux

Connaissez-vous Philippe Vallaud,
une légende vivante du parachutisme, en 1994 il est «L'homme
aux semelles de vent» sur la
jaquette du film Travelling 3 de
Patrick Passe. Il fait partie des
précurseurs de l'époque :
Patrick de Gayardon, Mike
«Michigan» Sandberg, OJB,
Rikster Powell, Marco Manna,
Éric Fradet, Rob Harris, et
d'autres... Ils ont ouvert les portes
d'une nouvelle dimension !
Philippe, vous pouvez le croiser
un peu partout en France, pour un
boogie, un rassemblement ou un
stage. Et avoir la chance de partager, en toute simplicité, non pas
«un coin de ciel» avec lui, mais
une grande partie, car son style de
vol est particulier, indescriptible en
quelques lignes. Tout comme son
look, indescriptible, indémodable,
puisqu'il ne suit pas la mode,
il est pensé pour suivre la trace du
vent. Du «fait maison» qui dure
longtemps.
En cette fin septembre, Philippe
Vallaud était lui aussi aux alentours du mont Saint-Michel, pour
fêter la Saint-Michel. Et il était
dans le dernier largage du DC-3 à
1800 mètres, lors de cette journée
mémorable, sur le Mont. C'était
précisément son 24.666ème saut,
et il a eu une sorte de révélation
lorsqu'il s'est retrouvé en chute
vertical l'abbaye... «J'étais comme
focalisé, comme si l'Archange me
regardait droit dans les yeux et
que le temps s'était arrêté» a-t-il
confié de retour au sol après un
court survol du Mont et un doux
flare sur le parvis, où il s'est posé
en tout premier. Démonstration
réussie : le peu de public encore
présent malgré l'heure tardive, en
a eu lui aussi plein les yeux ! «On
nous avait demandé de bien nous
étager, pour raisons de sécurité...»
a-t-il expliqué.

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Novembre17:366
paramag.fr

Fausse joie : le DC-3 s'est aligné sur axe
à 2400 mètres, mais le largueur Patrick
Carré doit refuser le largage, il n'y a
aucune visibilité. L'avion redescend sous
la couche, à 1500 mètres. Peu importe,
le Mont est là, bien visible ! Le public
aussi, regroupé près des deux zones de
saut, bien visibles avec des fumigènes
allumés. Il y en a une installée sur l'esplanade, devant les remparts du Mont,
pour les confirmés et les PAtistes, et
l'autre située à environ 600 mètres
du Mont, dans les herbus, près de la

passerelle d'accès, pour les plus petites
voiles, les moins confirmés et les OA.

Face à face
avec l'Archange

SPÉCIAL ST-MICHEL

Vincent M.

Le Mont Saint-Michel

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