ParaMag - N°366 - Novembre 2017 - 32

EXPLOIT

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Novembre17:366
paramag.fr

Photo décomposée sur le mouvement de Fred Fugen
pour sa deuxième rentrée dans le Pilatus, en juillet
dernier. En arrière-plan, on distingue la drop zone
Skydive Empuriabrava.
Photo Max Haim / Red Bull Content Pool

On a aussi pensé à l'Eiger, mais le départ
est moins facile et toute la partie glacier
de la Jungfrau est plus jolie pour les
images. Logiquement, comme c'était le vol
le plus long qui nous donnerait le plus de
potentiel et de sécurité, il fallait faire
le bon choix.

passage important dans le teaser
et le film final. Est-ce la nostalgie
de vos années freefly ?
Notre idée ce n'était pas seulement la
rentrée dans le Pilatus. On voulait aussi
présenter une belle «routine», plus par
inspiration que par nostalgie !

Mais pour aller au bout du mouvement,
il fallait bien préparer l'avion : installation
des carénages en mousse, démontage du
marchepied para, de la porte, de la barre
verticale de protection de porte, tout cela
pour avoir l'ouverture la plus dégagée
possible.

On en a aussi parlé à Yves Rossy qui a
trouvé l'idée géniale. Nous avons fait
ensemble des recherches topographiques
sur Google Earth, pour étudier le relief
et analyser les dénivelés.

Fred a fait quelques premiers vols d'essai,
seul avec le Pilatus et Philippe comme
pilote. Assez rapidement il est parvenu à
gripper le hauban. Alors on a présenté le
projet complet à Red Bull, qui l'a validé.

Et là on s'est fixé un premier objectif : faire
notre première double rentrée dans le
Pilatus le 29 juillet 2017, soit 20 ans après
Deug, jour pour jour. Le 28 au soir,
l'avion était prêt pour les vols de rentrée.

Pourquoi avoir choisi
la Jungfrau en final ?
L'été dernier, nous sommes allés faire
des sauts de reconnaissance et d'essai.
Ça nous a convaincus que c'était faisable
depuis cette montagne, où le départ n'est
pas trop difficile pour une altitude de plus
de 4000m et pour s'élancer à deux côte à
côte. Il y a du dégagement et suffisamment
de hauteur sur une bonne partie du vol,
alors on a gardé ce choix.

Et l'entraînement concret a commencé.

Épisode 2 :
apprendre à rentrer
dans le Pilatus en vol

Il fallait tout de même rester vigilants, avec
de l'équipement de montagne à emporter, une descente en rappel à faire pour
atteindre le petit rocher de départ, une verticale de départ assez courte et une arrivée
quasi directe sur le glacier. Ce n'est tout de
même pas un saut de débutant.
Revenons-en à vos vols avec le Pilatus,
car cela représente tout de même un

En quoi consistait-il ?
Le plan était le suivant : d'abord apprendre
à rentrer dans l'avion en «mode skydive»,
avec des parachutes standard.
Évidemment, on n'allait pas foncer direct
en BASE jump. Ensuite, on savait que la
configuration du relief nous obligerait à
suivre une trajectoire précise. Il nous
faudrait donc simuler cette trajectoire
en saut d'avion pour être capable de la
suivre correctement le jour J. On s'est bien
entraînés durant le mois de juillet et août
à Empuria, on avait mis au point une jolie
routine de freestyle avec le Pil,
qui correspond aux images du film.
On faisait aussi des vols de précision
en direction de la porte, pour préparer
la rentrée.

Vous avez donc décidé de tenter
directement la première rentrée à deux
dans le même vol ? N'était-il pas plus
raisonnable d'y aller séparément,
en vol individuel ? Et comment avez-vous
décidé de l'ordre d'entrée ?
Pour l'ordre, on avait convenu que Vince
rentrerait en premier et Fred ensuite,
pour des raisons de poids, de morphologie
et d'aérodynamique.
À chaque fois, il y a trois minutes de vol,
ça laisse du temps sur un départ
à 4000 m. Le plan était donc d'essayer
de le faire à deux dans le même vol,
et tenter de rentrer chacun son tour,
jusqu'à ce que ça marche.

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