ParaMag - N°365 - Octobre 2017 - 55

Évidemment, tout ne fut pas rose durant
cette saga. Statistiquement, au-dessus
d'un certain volume, les accidents sont
inévitables, y compris les accidents mortels. Le boogie de Vichy n'a pas échappé
à la règle, même si la sécurité était au
cœur des préoccupations chez Espace
Boogie. Et il y eut quelques couacs, dont
celui de 1998, année du dixième anniversaire où l'Antonov 72 est resté bloqué
au Yémen pour raisons politiques tandis
que l'Hercules de remplacement était
retenu au Tchad pour ravitaillement sanitaire. Pas question d'annuler et le boogie
s'est fait avec plusieurs avions moyens
porteurs : les deux Casa de Boogie
Performance, un Skyvan de Lapalisse
et un Super Twin Otter.

Passage en l'an 2000

C'est le club parachutiste de Göteborg qui l'organisait, en association avec
l'armée suédoise, qui mettait à disposition un Hercules C-130, et les forces
spéciales. La manifestation se déroulait dans le sud du pays, sur un vaste
terrain verdoyant, situé à quelques kilomètres de Lidkoping.
Le point fort de ce rassemblement était évidemment l'avion, qui effectuait
des rotations de 80 paras en 11 minutes «bloc-bloc» (décollage-atterrissage) pour une altitude de largage de 4000 mètres. À cette occasion, une
précision technique s'impose, car il existe plusieurs versions d'Hercules.
À la base, il s'agit d'un avion de transport miliaire construit par Lockheed : le
C-130. Le modèle civil, construit par le même fabricant est le L-100.
Chaque modèle a été construit dans différentes versions, versions spécialisées pour l'armée (sauvetage, reconnaissance, transport de troupes) ou
de personnalités, ou versions de différentes tailles pour le L-100 civil. Le
L-100-30 utilisé par Espace Boogie était la plus grande des versions civiles.
Avec son avion militaire, l'Hercules Boogie de Lidköping avait le visage d'un
vrai boogie : bâches de pliage tapissant une grande superficie, marchands
d'accessoires et de tee-shirts déballant leurs marchandises, tentes et caravanes formant un petit village. Le vol relatif y était la discipline principale.
Pour certaines éditions, il y avait même deux Hercules. La dernière édition
de 2004 s'était clôturée sur un total de 10.989 sauts, avec 18 pays représentés.
Bien sûr, il y eut et il y a encore d'autres grands boogies en Europe, mais
seul l'Espace Boogie de Vichy et l'Hercules Boogie de Suède sont parvenus
à mettre en place, à plusieurs reprises, un gros porteur aussi puissant
et volumineux que l'Hercules.
Reverra-t-on un jour de tels rassemblements, à plus de 10.000 sauts,
et autour de tels avions, dans le parachutisme ?

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Octobre17:365
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Après plusieurs éditions avec l'Antonov
72 et le passage en l'an 2000, l'Espace
Boogie a basculé sur Lapalisse et vers
une autre forme de boogie, sans gros
porteur, plus intimiste, plus élitiste. La
taille des groupes de vol relatif était plus
petite, tandis que celle du freefly augmentait. C'était aussi l'apparition du vol
dans l'angle et des sauts mixtes en 3D.

Cet article sur un des plus gros boogies en Europe ne serait pas complet
sans ouvrir la parenthèse sur l'Hercules Boogie de Lidköping, en Suède. Ce
boogie a vu le jour en 1982, et il a existé jusqu'en 2004, mais pas tous les
ans, généralement une année sur deux.

FLASH-BACK

courts et des cadences de sauts plus
élevées.

Un autre boogie Hercules, en Europe

Dernière édition en 2004, et premiers vrais big-ways
en freefly. Aux cotés des célébrités françaises
Fardel, Fletcher, Fugen on trouvait aussi des
célébrités internationales comme Olav Zipser
et Eli Thompson.
Photo Wendy Smith

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