ParaMag - N°365 - Octobre 2017 - 17

BASE JUMP
Interview de Vincent
Descols, dit «le Blond»,
par Bruno Passe

WWL CHINA
GRAND PRIX

VOL DE PRÉCISION SUR CIBLE
EN WINGSUIT BASE

Le World Wingsuit League China Grand Prix est une compétition internationale
de wingsuit BASE de grande envergure, initiée en 2012. Ce sont les «races»,
courses de wingsuiters l'un contre l'autre ou contre la montre, qui ont fait les
heures de gloire et le succès médiatique de cet événement, en Asie.
Vincent Descols, vainqueur toutes catégories l'an dernier, est retourné en Chine
où il a remis cette année ses titres en jeu, face aux quinze autres compétiteurs.
Il est revenu à la fois déçu et plein d'espoir. Car voici qu'une nouvelle épreuve
très spectaculaire a fait son apparition : le vol de précision sur cible.
Le World Wingsuit League China Grand
Prix se déroule depuis 2012 sur le site
de Tianmen Hole, en Chine. C'est là où
l'américain Jeb Corliss avait réalisé une
célèbre cascade, en passant en wingsuit
au travers d'un trou caverneux de la
montagne, c'était en 2011. Ce site a également inspiré les décors de certaines
scènes du film Avatar.

Internet, le plus souvent en direct. L'audience annoncée était de 390 millions
de téléspectateurs, soit plus de six fois
la population française ! La compétition
était commentée par Jeb Corliss, qui en
était aussi le conseiller technique. La
presse écrite s'est également intéressée
à l'événement. Et il y avait 30.000 dollars
de prime en jeu pour le vainqueur !

Le concept de la compétition, qui se
nommait au début Red Bull China Grand
Prix, reste globalement le même : un
groupe de pilotes est sélectionné parmi
les meilleurs au monde pour se mesurer
dans des épreuves de vitesse. Dès la
première année, des prize money importants étaient distribués : 20.000 dollars
pour le vainqueur, 10.000 dollars pour
le second et 5.000 pour le troisième.
Et des wingsuiters de haut vol étaient
venus participer dès la première édition,
pour ne citer que les vainqueurs : Julian
Boulle, Espen Fadnes, James Boole,
Jhonathan Florez, Jeff Nebelkopf, Jon
Devore, Tony Uragallo et Mike Swanson.

Mais en parallèle de son succès médiatique, le Red Bull Grand Prix révélait un
triste constat : sur les seize participants
de 2013, quatre étaient décédés l'année
suivante : un durant une des épreuves,
trois autres dans le courant de l'année,
sur d'autres sites. C'était le reflet d'une
accidentologie élevée dans la pratique
du wingsuit BASE, et plus particulièrement dans le vol de proximité.

Les deux premières années, ces courses
se faisaient en solo : le temps de vol
était chronométré individuellement, les
compétiteurs devaient passer en vol
au-dessus d'un repère au sol, ce qui
leur imposait de faire un virage à 90°
au milieu de la course. Une fois passée la ligne d'arrivée, ils ouvraient leur
parachute et se posaient au pied de la
montagne. Nous verrons ci-dessous que
le règlement a évolué au fil du temps.

Les épreuves de vitesse sont devenuesune sorte de duel deux par deux.
Sur un concept de poules éliminatoires,
à chaque manche, deux wingsuiters
étaient en course l'un contre l'autre,
sur une trajectoire parallèle et en ligne
droite. Le challenge résidait dans la
gestion de la pente, qui avait un angle
relativement important, et nécessitait de
trouver le bon compromis entre vitesse
et plané. Les vainqueurs de chaque
manche passaient à la manche suivante,
les autres étaient éliminés.

Dès 2014, une centaine de journalistes
étaient présents et l'événement était
retransmis en Asie, à la télévision ou sur

Chacune des manches était ainsi
sélective, jusqu'aux finales.
Le parcours se faisait en ligne droite.

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Septembre17:364
Octobre17:365
paramag.fr
paramag.fr

Ian Webb - www.ian-webb.com

Les courses se présentent comme une
descente de ski alpin, elles commencent
au départ d'une plateforme installée
en haut d'une falaise et se poursuivent
selon une trajectoire imposée.

À la recherche constante d'un bon équilibre entre l'attrait médiatique et la sécurité, les organisateurs ont donc modifié
les épreuves de vitesse et les parcours,
d'abord en imposant notamment des
minimas : interdiction de s'approcher à
moins de 20 pieds (six mètres) du relief
et temps de descente minimum sous
voile de 40 secondes.

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